Deux coups de coeur par an de 1997 à aujourd'hui... bon d'accord parfois plus... c'est tellement difficile de choisir !
Nous étions quatre : Louis avait usé sa vie à Cinecitta, Jérôme voulait conquérir Hollywood, Mathilde avait écrit en vain trente-deux romans d'amour, et moi, Marco, j'aurais fait n'importe quoi - mais n'importe quoi ! - pour devenir scénariste. Même écrire un feuilleton que personne ne verrait jamais. «Saga», c'était le titre.
«Tu meurs à quarante-quatre ans, c'est jeune. Aurais-tu vécu mille ans, j'aurais dit la même chose:tu avais la jeunesse en toi, pour toi. Ce que j'appelle jeune, c'est vie, vie absolue, vie confondue de désespoir, d'amour et de gaieté. Désespoir, amour, gaieté. Qui a ces trois roses enfoncées dans le coeur a la jeunesse pour lui, en lui, avec lui. Je t'ai toujours perçue avec ces trois roses, cachées, oh si peu, dessous ta vraie douceur.»Christian Bobin.
Rahel et Estha Kochamma, deux jumeaux de huit ans, vivent en Inde, entourés de leur grand-mère, Mammachi, qui fabrique des confitures trop sucrées, de l'oncle Chacko, un coureur de jupons invétéré, esprit romantique converti au marxisme pour les besoins de son portefeuille, de la grand-tante Baby Kochamma, qui nourrit un amour mystique pour un prêtre irlandais, et de leur mère Ammu, désertée par son mari, qui aime secrètement Velutha, un Intouchable. Un drame va ébranler leur existence et les séparer. Comment réagir quand, à huit ans, on vous somme de savoir «qui aimer, comment et jusqu'où» ? Comment survivre quand, après un événement affreux dont on a été témoin, on vous demande de trahir la vérité pour l'amour d'une mère ?Un récit envoûtant, plein d'humour et d'émotion, servi par une écriture neuve et poétique, qui recrée le monde de l'enfance - celui de l'imaginaire et de la liberté.
À la fin de sa vie, sur l'invitation du roi de France, un maître italien, peintre et architecte, quitte son pays. Accompagné de ses élèves, il fait le long voyage jusqu'à la Loire où il aura sa demeure.
On lui donne une servante.
La relation de cette rencontre, en vérité bouleversante, impossible à cerner dans une formule, est le coeur du roman servi par la prose tendue, insidieuse et dense de Michèle Desbordes qui porte - magistralement - le récit jusqu'à son point d'orgue : la demande.
Cet ouvrage a reçu le prix Flaïano de littérature étrangère 2001, le prix du Roman France-Télévision 1999, le prix du Jury Jean-Giono 1999, ainsi que le prix des Auditeurs de la RTBF 1999.
« C'est à ce moment-là, je crois, que je décidai de partir pour un voyage dont j'ignorais la destination et la durée. J'étais désargenté, désenchanté. Mais je voulais me replonger dans le courant de la vie, me battre pour ou contre quelque chose, retrouver l'envie du bonheur et le goût de la peur, lutter contre la force des vents, éprouver la chaleur, le froid, casser des cailloux et, s'il le fallait, creuser les flancs de la terre ».
Paul Peremülter est écrivain. À la fin de son treizième livre, déçu par son travail et toute une vie d'homme assis, il entreprend un périple aux États-Unis puis au Québec. Mais ce voyage, qu'il voudrait simplement excentrique, va le conduire au plus profond de lui-même. C'est dans ce monde magique et étouffant qu'il découvrira ce qu'il n'aurait jamais dû savoir.
Douze nouvelles délectables. Anna Gavalda est douée pour croquer les gens. Elle fait parler aussi bien une Parisienne qui drague boulevard Saint-Germain, qu'un organisateur de concert rock qui, à l'aube de la quarantaine, tombe amoureux d'une photographe, qu'un jeune militaire complexé par la réussite de son frère, qu'une vétérinaire violée par des Normands éméchés, qu'un gosse qui a eu un accident avec la voiture de son père, qu'un comptable qui vit avec ses deux soeurs et a une folle envie de la responsable des ventes. À chaque fois c'est la justesse du parler et du ton qui est remarquable. Des fous rires, des pleurs avec des gens ordinaires. Gavalda a un coeur gros comme ça.
«Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. À l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts:à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais:Dickens, Kipling, Emily Brontë... Quel éblouissement!Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara:- Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.»
Jean-Claude Romand est un homme normal. Bon père et bon époux, il a des amis et un travail intéressant. Aux yeux de chacun, il mène une vie exemplaire. Ses photos de famille ressemblent aux vôtres : on y voit le reflet d'un monde heureux. Le 9 janvier 1993, il arme sa carabine et tue de sang-froid sa femme, ses deux enfants et ses parents. On découvre alors un imposteur qui s'est inventé une vie trompeuse. Et derrière l'imposteur, un monstre froid. À partir de ce fait divers inouï, Emmanuel Carrère retrace une existence lacunaire, cherche ce qui reste d'humanité chez Jean-Claude Romand. Plus qu'un roman, plus qu'une enquête : une énigme métaphysique.
" certains témoins mentionnent qu'aux derniers jours du procès de maurice papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience.
Il semble que ce même jour, il ait attendu la sortie de l'accusé et l'ait simplement considéré à distance sans chercher à lui adresser la parole. l'ancien secrétaire général de la préfecture a peut-être remarqué ce clown mais rien n'est moins sûr. par la suite l'homme est revenu régulièrement sans son déguisement à la fin des audiences et aux plaidoiries. a chaque fois, il posait sur ses genoux une mallette dont il caressait le cuir tout éraflé.
Un huissier se souvient de l'avoir entendu dire après que le verdict fut tombé : - sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir ? " l'auteur dédie ce court texte lumineux, émouvant et métaphorique à la mémoire de son grand-père, ancien combattant à verdun et de son père, ancien résistant.
«Je monte sur la passerelle, je ne pense à personne, je suis la dernière feuille de l'arbre et je me détache sans être poussé.Je ne pense pas à la jeune fille aimée, suivie jusqu'à faire partie de son pays.Maintenant je sais qu'elle est au fond de la mer, jetée au large du haut d'un hélicoptère, les mains attachées. A vécu pour moi, est morte pour offrir des yeux aux poissons.»Le narrateur, Italien émigré en Argentine par amour, retourne ainsi au pays. En Argentine, sa femme a payé de sa vie leur combat contre la dictature militaire. Lui, le rescapé, a appris que la vie d'un homme durait autant que celle de trois chevaux. Il a déjà enterré le premier, en quittant l'Argentine. Il travaille comme jardinier et mène une vie solitaire lorsqu'il rencontre Làila, qui «va avec des hommes pour de l'argent», et dont il tombe amoureux. Il prend alors conscience que sa deuxième vie touche aussi à sa fin, et que le temps des adieux est révolu pour lui.Récit dépouillé à l'extrême, Trois chevaux évoque la dictature argentine, la guerre des Malouines, l'Italie d'aujourd'hui. Puis, à travers une narration à l'émotion toujours maîtrisée, où les gestes les plus simples sont décrits comme des rituels sacrés, et où le passé et le présent sont étroitement imbriqués, pose la question des choix existentiels que nous sommes amenés à faire - partir, rester, tuer, laisser vivre - et interroge la notion de destin.
" nous nous retrouvons à l'ombre du cerisier.
Les deux familles, les amis fidèles. je passe d'une chaise à l'autre, je me lève, je ne sais pas quoi faire de ma peau. je ne trouve pas ma place. je suis entourée de tous ceux que j'aime et je suis mal. je sais que chacun va finir par s'en aller, même tard, même demain. chacun va retourner à sa vie. chacun va faire l'amour. chacun va poursuivre ce qu'il a commencé. ".
Après la mort de sa femme et de ses enfants, david zimmer est anéanti.
Pour tenter d'échapper au désespoir, il se lance à corps perdu dans l'écriture d'un livre consacré à hector mann, un virtuose du cinéma muet porté disparu depuis 1929.
L'ouvrage publié, david accepte de traduire les mémoires d'outre-tombe de chateaubriand et s'enferme, au milieu de nulle part, pour affronter l'ampleur de sa tâche. c'est alors qu'une jeune femme ayant pour mission de le conduire auprès d'hector mann débarque chez lui et, sous la menace, lui impose un très long voyage.
Malgré l'improbabilité de cette histoire, david se laisse entraîner.
Racontée par la jeune femme, retrouvée par david et à nouveau perdue, l'histoire de l'extraordinaire et mystérieux hector mann est le fil conducteur de ce roman. mais la puissance narrative de paul auster nous entraîne bien au-delà de la magie du cinéma muet et porte ce livre au coeur d'un univers envoûtant oú la création artistique semble faire écho aux sentiments amoureux dans ce qu'ils ont de plus éphémère et de plus fragile, oú la douleur de la perte et le besoin de filiation se répondent pour remettre en question l'idée même de mémoire.
Au xviie siècle, à la fin de la dynastie ming - époque de bouillonnement et de bouleversement où l'occident même était présent avec la venue des premiers missionnaires jésuites en chine -, dans un monastère de haute montagne, un homme qui n'a pas encore prononcé ses voeux se décide à quitter ce lieu de paix et de silence pour retrouver, trente ans après, la seule femme qu'il ait jamais aimée.
Un roman d'envoûtement et de vérité, récit d'une passion - celle d'un tristan et iseult chinois avec ses codes et ses interdits aussi précis que stricts - qui n'est pas seulement affaire de coeur et des sens, mais engage toute la dimension spirituelle de l'être, ouvrant sur le mystère de l'univers et le transfigurant.
Tout quitter du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l'art antique chinois, était-ce bien raisonnable ? Fabienne Verdier ne s'est pas posé la question : en ce début des années 80, la jeune et brillante étudiante des Beaux-Arts est comme aimantée par le désir d'apprendre cet art pictural et calligraphique dévasté par la Révolution culturelle. Et lorsque, étrangère et perdue dans la province du Sichuan, elle se retrouve dans une école artistique régie par le Parti, elle est déterminée à affronter tous les obstacles : la langue et la méfiance des Chinois, mais aussi l'insupportable promiscuité, la misère et la saleté ambiantes, la maladie et le système inquisitorial de l'administration... Dans un oubli total de l'Occident, elle devient l'élève de très grands artistes méprisés et marginalisés qui l'initient aux secrets et aux codes d'un enseigne- ment millénaire.
De cette expérience unique sont nés un vrai récit d'aventures et une oeuvre personnelle fascinante, qui marie l'inspiration orientale à l'art contemporain, et dont témoigne son extraordinaire livre d'art L'unique trait de pinceau (Albin Michel).
Cette nuit Lili n'entend plus le bruit des animaux. Dans un demi-sommeil elle se lève. Accroupie dans l'herbe, protégée par les feuillages du jardin, elle voit soudain passer les girafes, les éléphants, les tatous.
Immobile sous la lune, Lili observe puis retourne se coucher auprès de son mari. Dans un silence de songe plus rien ne bouge.
Au matin la vie reprend, Lili est heureuse. Tout est en place, en équilibre et, dans la lumière de cet été de chaux vive, elle entrevoit le monde. Il lui faut cependant vérifier, vérifier que les animaux du zoo sont rentrés. En s'approchant des cages quelque chose vient s'imprimer au coin de son oeil gauche, une silhouette, une ombre qui brille et disparaît, un miroitement et, très vite, l'odeur incandescente du désir lui revient en mémoire...
Roman d'amour et de dépendance, ce livre explore la folie du désir comme autant de lumières qui scintillent et qui claquent. Mais dans les villes comme dans les zoos une musique résonne parfois délicatement, le très léger bruissement de l'enfance...
L'archet c'est une portion de temps, une portion d'espace, une portion d'esprit. Larchet est le segment visible dune musique qui se poursuit vers l'infini. Il pourrait s'apparenter à une règle, que je prends comme outil pour tracer la portée ces cinq lignes qui n'ont de limites que celles de la page qui les retient. En réalité, comme les notes que l'on y dépose, ces cinq lignes se prolongent beaucoup plus loin. Car la musique ne s'arrête ni au bout dune ligne, ni au bout des crins de l'archet qui les fait naître.
La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. La ville est aussi prospère que rigide. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune étant très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur de la jeune fille, sa vivacité, sa sensibilité émeuvent le maître. Il l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, la tension et la suspicion règnent dans la maisonnée, le scandale se propage dans la ville.
Tracy Chevalier s'est inspirée d'un des plus célèbres et mystérieux tableaux de Vermeer, La Jeune Fille à la perle, pour écrire ce roman envoûtant sur la corruption de l'innocence. C'est l'histoire d'un coeur simple sacrifié au bûcher du génie.
« Une fille qu'on rencontre en HP n'est pas une fille qui rend heureux. Il voulait jouer contre le reste du monde, avoir raison contre toutes les évidences, il pensait que c'était ça l'amour. Il voulait prendre ce risque, avec elle, et qu'ils arrivent sur l'autre rive, sains et saufs. Mais ils réussissent juste à s'entraîner au fond. Il est temps de renoncer... » Gloria a été internée en hôpital psychiatrique. Contre toute attente, la punkette « prolo » y a rencontré Éric, un fils de bourgeois aussi infréquentable qu'elle ; ils se sont aimés comme on s'aime à seize ans. Puis la vie, autant que les contraintes sociales, les a séparés. Vingt ans après, à nouveau, leurs chemins se croisent.
Portrait d'une femme blessée aux prises avec ses démons, traversée des années punk, chronique d'un amour naufragé, Bye Bye Blondie est sans doute le livre le plus émouvant de Virginie Despentes.
« Le vent de ses yeux m'emporte vers lui, et même si mon corps immobile résiste, ma main se retourne pour rencontrer sa paume. Dans le cercle de lumière la vie de ma main se perd dans la sienne et je ferme les yeux. Il me soulève de terre, et dans des gestes connus l'enchantement de mes sens ressuscite, réveillant à la joie mes nerfs et mes veines. Je ne m'étais pas trompée, la Mort me surveille à distance, mais juste pour me mettre à l'épreuve. Il faut que j'accepte le danger, si seul ce danger a le pouvoir de rendre vie à mes sens, mais avec calme, sans tremblements d'enfance. » L'Art de la joie est principalement le roman d'une vie, celle de Modesta, personnage magnifique né le 1er janvier 1900 sur les pentes de l'Etna, en Sicile. Du chaos misérable de son enfance aux hasards de la vie qui feront d'elle l'héritière insoumise d'une famille dégénérée de nobles siciliens, c'est en fait à un apprentissage de la liberté que cette oeuvre nous invite.
1918. De retour du front, Fidelis Waldvogel, un jeune soldat allemand, décide de prendre un nouveau départ et de tenter sa chance en Amérique. Avec une valise de couteaux de boucherie héritée de son père pour seul bagage, il s'arrête à Argus, dans le Dakota du Nord, où sa femme et leur petit garçon le rejoignent. Fidelis découvre le Nouveau Monde en travaillant comme un forcené et en chantant le soir dans un choeur d'hommes : « la chorale des maîtres bouchers ». Mais l'aventure des Waldvogel ne va vraiment débuter qu'après la rencontre d'un couple improbable et lui aussi émigré... Ainsi commence l'extraordinaire destin d'une famille germano-américaine, des années vingt aux années cinquante, entre l'Europe et l'Amérique. A la frontière du réalisme et de la magie, Louise Erdrich nous plonge dans son puissant univers imaginaire pour nous raconter le « rêve américain » de sa voix de poète. Et nous prouver, avec cette magnifique histoire d'amour, de mort et de rédemption, qu'elle est un des meilleurs écrivains américains, aujourd'hui au sommet de son talent.
« Un roman d'une richesse presque inimaginable : l'exploration d'un monde où les bouchers chantent comme des anges. » Kirkus Reviews
Nous étions quatre:Louis avait usé sa vie à Cinecitta, Jérôme voulait conquérir Hollywood, Mathilde avait écrit en vain trente-deux romans d'amour, et moi, Marco, j'aurais fait n'importe quoi - mais n'importe quoi! - pour devenir scénariste. Même écrire un feuilleton que personne ne verrait jamais. «Saga», c'était le titre.
«Tu meurs à quarante-quatre ans, c'est jeune. Aurais-tu vécu mille ans, j'aurais dit la même chose : tu avais la jeunesse en toi, pour toi. Ce que j'appelle jeune, c'est vie, vie absolue, vie confondue de désespoir, d'amour et de gaieté. Désespoir, amour, gaieté. Qui a ces trois roses enfoncées dans le coeur a la jeunesse pour lui, en lui, avec lui. Je t'ai toujours perçue avec ces trois roses, cachées, oh si peu, dessous ta vraie douceur».
Christian Bobin.
Rahel et Estha Kochamma, deux jumeaux de huit ans, vivent en Inde, entourés de leur grand-mère, Mammachi, qui fabrique des confitures trop sucrées, de l'oncle Chacko, un coureur de jupons invétéré, esprit romantique converti au marxisme pour les besoins de son portefeuille, de la grand-tante Baby Kochamma, qui nourrit un amour mystique pour un prêtre irlandais, et de leur mère Ammu, désertée par son mari, qui aime secrètement Velutha, un Intouchable. Un drame va ébranler leur existence et les séparer. Comment réagir quand, à huit ans, on vous somme de savoir «qui aimer, comment et jusqu'où» ? Comment survivre quand, après un événement affreux dont on a été témoin, on vous demande de trahir la vérité pour l'amour d'une mère ? Un récit envoûtant, plein d'humour et d'émotion, servi par une écriture neuve et poétique, qui recrée le monde de l'enfance - celui de l'imaginaire et de la liberté.
«Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. À l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts:à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais:Dickens, Kipling, Emily Brontë... Quel éblouissement!Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara:- Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.»