« Sans qu'elle ait pu s'y préparer, elle traverse à toute vitesse une surface liquide. Elle se débat dans un fluide baveux et chaud qui lui rappelle le ventre de sa mère. Elle n'a bientôt plus d'oxygène et peine à remonter à la surface quand ses yeux croisent un regard. Son père ! » Le père de Claire s'est suicidé. Confrontée aux vérités étouffées et aux facettes douces-amères de cet homme fantasque, elle tente de faire le deuil.
Quelque part entre le monde des vivants et celui des morts, surgit soudain la voix de ce père-chimère, qui observe sa fille se démener pour le retrouver. Depuis ce territoire impalpable, il sent peu à peu Claire se rapprocher...
Dans ce premier roman sous forme d'une quête hallucinée, Jeanne Beltane raconte la perte et lui redonne chair en interrogeant la porosité des frontières entre les royaumes du réel et du sensible. Par son verbe tranchant et son goût pour l'absurde, elle nous transporte dans un univers onirique, teinté d'un humour noir salvateur.
Elle a passé son enfance et son adolescence dans une ville ouvrière à la frontière allemande. Sa mère a eu dix enfants. Six d'un Juif autrichien et quatre d'un Algérien. Elle est la fille de l'Algérien mais porte le nom du Juif. Vive, intelligente, rebelle, rien ne l'arrête. Ni la pauvreté, ni la triste médiocrité des vies dévastées qui l'entourent, ni les événements horribles qu'elle doit affronter. Elle s'accroche à sa fratrie, aux rencontres heureuses, à cette chaleur que diffuse la solidarité des classes populaires, et surtout à sa mère, cette femme extraordinaire dotée d'un étonnant courage et d'une sagesse étrange, à qui elle voue une véritable vénération.L'auteure nous livre ici le récit abrupt et sans concession d'une jeune vie saisissante, plongée dans la France des Trente Glorieuses.Un premier roman. Un livre rare.
Elsa Feuillet, jeune écrivaine, admire l'oeuvre de la grande Béatrice Blandy, disparue prématurément. Cette femme dont elle a lu tous les livres incarnait la réussite, le prestige et l'aisance sociale qui lui font défaut. Lorsque Elsa rencontre le veuf de Béatrice Blandy, une idylle se noue. Fascinée, elle va peu à peu se glisser dans la vie de sa romancière fétiche, et explorer son somptueux appartement parisien - à commencer par le bureau, qui lui est interdit...Jeu de miroirs ou jeu de dupes ? Carole Fives signe avec Quelque chose à te dire un thriller troublant.
Été 1984 à Breathed, Ohio. Hanté par la lutte entre le bien et le mal, le procureur Autopsy Bliss publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite.
Le lendemain, son fils Fielding découvre un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d'un vert intense, planté devant le tribunal, qui se présente comme le diable en personne. Cet enfant à l'âme meurtrie, heureux d'être enfin le bienvenu quelque part, serait-il vraiment l'incarnation du mal ? Dubitatifs, les adultes le croient en fugue d'une des fermes voisines, et le shérif lance son enquête. Se produisent alors des événements étranges qui affectent tous les habitants de Breathed, tandis qu'une vague de chaleur infernale frappe la petite ville.
Porté par une écriture incandescente, L'été où tout a fondu raconte la quête d'une innocence perdue et vient confirmer le talent exceptionnel d'une romancière à l'imaginaire flamboyant.
Nouvelle-Zélande, aujourd'hui. Le chant de Taukiri résonne dans le grondement de cette mer qu'il aime et déteste à la fois, dans la musique qu'il tire de la guitare héritée de son père. Le jeune homme fuit sur l'autre île, au nord, espérant échapper au poids des secrets de famille. Arama, son petit frère qu'il a abandonné dans un foyer hostile, est celui dont on n'attend rien. Pourtant, avec l'ardeur et la grâce des vulnérables, le garçon s'obstine à révéler l'éclat de la vie dans chaque faille où elle peut encore trouver à se faufiler.
« Il paraît que les femmes ont une place en ce monde, mais qu'elles mettront un peu plus de temps à la trouver. » Abigail, Lisbeth, Samantha, Ellen, Maureen et Anton : dans un chariot en direction du Far West, elles sont cinq filles et un garçon aveugle, qui forment une famille d'enfants perdus et recueillis par Hidalgo, une fine gâchette française qui ne se résoudrait jamais à abandonner des orphelins à leur sort. Rêvant d'un monde nouveau et d'échapper à leur destinée, ils partent à la conquête de l'Ouest, tout en apprenant à se défendre contre les nombreux dangers de ces terres où les hommes ne sont pas moins sauvages que les animaux. Mais les fantômes du passé sont lancés à leurs trousses, et la vie leur sera un combat sans merci.
Harcelée au lycée à cause de son poids, Lily sombre chaque jour davantage. Lorsque son père l'inscrit à un cours de boxe, elle pense juste apprendre à rendre les coups. Mais c'est pour elle le début d'une éblouissante reconquête.
Je vais être une fille qui se relève de la boue des égouts du silence du trou qui m'attendait.
Je suis une fille qui maîtrise sa destinée.
Velma et Harold sont le frère et la soeur d'Annie.
Annie est « différente ». C'est comme ça que les gens polis disent. Elle a un chromosome en plus. Et de la gentillesse, de la fantaisie, de l'amour en plus, aussi. Elle a un travail, des amis et une passion : les majorettes.
Et Annie est très heureuse parce que, pour la première fois, sa troupe aura l'honneur de défiler lors de la fête du printemps de la ville.
Mais voilà, l'entraîneuse ne veut pas d'elle pour cet événement : elle n'est pas au niveau, elle est dodue... Bref : elle est « différente ».
C'est bête et méchant. Ça mord Annie et les siens, presque plus. Alors, qu'à cela ne tienne : Annie défilera, avec son équipe brinquebalante, un peu nulle mais flamboyante.
Ses majorettes un peu barjo. Ses barjorettes, quoi.
Après le percutant Shorba (finaliste des Pépites de Montreuil 2018), Gaspard Flamant signe un véritable brûlot, tenant à la fois de la comédie de potes et du thriller d'aventure !
Sur le bord d'une route, pourchassée par une moto, une femme court pour ne pas mourir. Elle est sans papiers, et vient d'échapper à un réseau de prostitution. Deux hommes la sauvent, in extremis. Ils n'ont pas des allures de héros classiques : un braqueur en promenade et un étudiant plutôt paumé. Faute de mieux, ils la cachent au milieu des caïds des quartiers Nord de Marseille. Mais ni Fatoumata ni Malik et Zinga n'ont l'intention de se contenter de fuir. Alors, aidés par tout ce que la France compte de marginaux et de têtes brûlées, ils vont remonter une à une les étapes qui ont conduit leur nouvelle amie en enfer. Parce que quand des fascistes s'associent aux proxénètes pour chasser les migrants, le trio ne voit qu'une seule solution : course poursuite, fusil à pompe et justice sauvage.
Après l'essai "Lutter ensemble", Juliette Rousseau propose un premier texte littéraire poignant, dans lequel elle retisse les liens avec les femmes de sa famille à partir de sa propre expérience de la maternité. S'adressant à sa soeur disparue, elle interroge de manière bouleversabte la manière dont on s'approprie un héritage familial en même temps que l'on s'en extrait avant de faire soi- même oeuvre de transmission. En contrepoint est livrée une observation sensible sur la transformation du paysage rural qui l'entoure et de certains bouleversements irréversibles de la nature.
À la fin du XIXe siècle, dans une Angleterre digne de Dickens et des Peaky Blinders, Annie Perry, une petite gitane abandonnée par sa famille, est élevée par un champion de boxe à mains nues, un géant aussi alcoolisé que tendre qui rêve d'ouvrir un pub.
Dans une région qui sent la bière et la boue sèche, qui subit les grèves de l'usine de clous et les caprices des Lords douteux, Annie apprendra que dans la vie il ne faut pas seulement se battre, mais il faut savoir très bien le faire.
Entre coups de poing et coups de coeur, fêtes foraines et matchs de boxe illégaux, une aventure réjouissante où l'art de l'esquive, la souplesse et la rapidité de poids plume d'une héroïne sauvage et attachante l'aideront à contourner la noirceur de la révolution industrielle et la découverte des États-Unis.
Inspiré par l'histoire de son arrière-grand-mère, Mick Kitson signe un roman lumineux où les femmes ne font pas que se défendre, elles se battent.
Dex, moine de thé, parcourt Panga sur son chariot- vélo, allant de communauté en communauté. Iel écoute les tracas quotidiens de chacun - frustration au travail, fatigue extrême après une naissance, peine de coeur - et prépare l'infusion parfaite pour souffler. Être là pour l'autre et le réconforter, voilà son rôle.
Sa vie est bonne mais ne lui convient plus, car une idée s'est imposée : iel ne peut vivre sans entendre le chant des grillons. La solution s'impose de tout plaquer pour réaliser ce rêve et de partir explorer les terres sauvages.
Un soir que Dex a trouvé un endroit pour se poser, un inconnu le surprend - à plusieurs titres : il s'agit d'Omphale Tachetée Splendide, robot de son état.
Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu'ils se sont fondus dans les mythes de l'humanité.
Omphale est fasciné par Dex. Omphale est aisément fasciné par ce qu'il ne connaît pas. Mais il reprend contact avec l'humanité, comme les robots l'avaient promis lorsqu'ils se sont séparés de la civilisation. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu'une fois satisfait de la réponse. La question : « De quoi les gens ont-ils besoin ? » Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question.
Elle se souvient comme dans un rêve de l'accident, du choc sur l'asphalte. Quand elle reprend connaissance, elle est loin des sollicitations constantes de la ville et de son agitation, à l'abri d'une maison forestière nichée au coeur des montagnes. À ses côtés, Jeanne, Stella et la forêt profonde. On parle peu ici. Mais tout semble bruisser, se mouvoir et palpiter d'une force étrange et magnétique. Ses deux compagnes et la nature alentour se confondent parfois, comme pour mieux l'initier à une autre manière d'être, instinctive et animale. S'en aller, enfin...
La Sauvagière est une fable onirique qui nous invite à repenser le lien qui nous unit au monde, loin des constructions et des contingences modernes. Page après page, dans ce premier roman, Corinne Morel Darleux nous plonge dans un univers puissamment poétique où les sens deviennent maîtres et où notre humanité se métamorphose au contact du bois humide et sous les caresses du vent.
Quand la police de Moscou est arrivée, les trois soeurs étaient assises le long du mur à côté du cadavre de leur père. Il avait le poil noir, le ventre gras, une croix dorée autour du cou. Depuis des années, il s'en prenait à elles, les insultait, les frappait, la nuit, le jour. Alors elles l'ont tué.
La Russie s'est déchirée à propos de ce crime, parce qu'il lui renvoie son image, celle d'une violence domestique impunie. À vingt ans, Laura Poggioli a vécu à Moscou. Elle aimait tout : la sonorité de la langue, boire et sortir, chanter du rock. Elle a rencontré Mitia, son grand amour. Parfois il lui donnait des coups, mais elle pensait que c'était sa faute. « S'il te bat, c'est qu'il t'aime », dit un proverbe russe.
Ce soir-là, quand Liam rentre des forêts montagneuses où il est parti chasser, il devine aussitôt qu'il s'est passé quelque chose. Son petit garçon de cinq ans, Aru, ne l'attend pas devant la maison. Dans la cour, il découvre les empreintes d'un ours. À côté, sous le corps inerte de sa femme, il trouve son fils. Vivant. Au milieu de son existence qui s'effondre, Liam a une certitude. Ce monde sauvage n'est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d'autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d'un enfant terrifié.
Dans la lignée de Et toujours les Forêts, Sandrine Collette plonge son lecteur au sein d'une nature aussi écrasante qu'indifférente à l'humain. Au fil de ces pages sublimes, elle interroge l'instinct paternel et le prix d'une possible renaissance.
Lauréate des prix :Renaudot des lycéens 2022Jean Giono 2022LCDL 2022, prix des lecteurs de la Librairie Le Coin des livres (Davézieux)Samantha 2022, prix des lectrices et lecteurs de la librairie L'Etagère (Saint-Malo) « Magnifique, de concision, d'émotion brute. Entre western et variation écolo, un livre puissant qui vient questionner l'instinct paternel. » Madame Figaro « Un roman saisissant qui questionne avec maestria les rapports père/fils. » Paris Match « Somptueux. » Version Femina « Sandrine Collette raconte avec brio la puissance de la nature et la fragilité de l'amour. » Point de vue « La grande odyssée fauve de la rentrée. Superbe. » Le Point « Une chevauchée qui prend aux tripes. Magnétique. » L'Obs « Un western des temps modernes. » Le JDD « Le talent de Sandrine Collette pour dire l'enfance perdue et la beauté âpre d'une nature où l'homme ne semble pas avoir sa place. » Lire le Magazine Littéraire « Une merveille. » Femme Actuelle « Rester humain est un combat de chaque instant. » Le Figaro littéraire « On reste sidérés par la maîtrise de Sandrine Collette, aussi apte à camper la nature qu'à décrypter la complexité des relations humaines. » L'Express « Un roman qui se dévore à vif. Magistral » Le Parisien « De tous les livres de la rentrée c'est celui que j'ai dévoré d'une traite, impossible à lâcher ! Il est exceptionnel » Bernard Lehut, RTL « Un roman âpre et brutal, mais tellement beau ! » Le Parisien Week-End « Si On était des loups est un roman audacieux, il est surtout bouleversant ; il vous emmènera ailleurs, dans des contrées inconnues, là où se cache le coeur d'un homme enfin prêt à accueillir sa part d'humanité. » Le Figaro Magazine
Andrew, vétéran américain du 6 juin 1944, trouve la force de revenir en Normandie à la fin de ses jours pour revoir la terre qui l'a si profondément marqué. Une guide des plages du débarquement doit l'accueillir, Magali, âgée d'une trentaine d'années.
Dans sa profession, accompagner un vétéran d'Omaha Beach, c'est le Saint-Graal. Mais ce matin, lorsqu'on lui annonce l'arrivée d'Andrew, Magali se sent dépassée. Il y a neuf mois, son mari a disparu et depuis l'enquête piétine, personne ne sait s'il est mort ou vivant. Seule avec ses deux enfants, elle est morte d'inquiétude. La visite de ce vieil Américain, alors qu'elle musèle sa douleur avec des médicaments depuis des semaines, c'est trop.
Les vétérans se déplacent toujours en famille, souvent accompagnés d'une association, toujours accueillis comme des demi-dieux, presque des stars du rock. Pourtant à la gare de Bayeux, Andrew est seul. Magali n'en revient pas. Ce vieillard qui peine à marcher a fait le voyage depuis le Connecticut sans l'aide de personne. Qui est-il ? Que cache cette détermination solitaire ?
Construit comme un singulier jeu de miroir, sur une journée associant rythme implacable et temps suspendu de la vie intérieure, Débarquer est un roman de désapprentissage. Magali et Andrew ont déjà parcouru un rude chemin de vie, et les voilà confrontés à un passé qui ne passe pas. Comme les échos d'une guerre destructrice marquent à jamais les territoires et les êtres, Hugo Boris livre un roman fort et magnétique, une traversée vers l'aube qui ne se laisse pas oublier.