Claire enseigne à L'Embellie, établissement associatif où l'on tente de mettre sur les rails de la vie active des jeunes gens en grande difficulté. Elle s'épanouit au contact de ces élèves sans filtres, dont le coeur est l'organe dominant. Elle a cela en commun avec eux. Et c'est ainsi qu'à la rentrée 2018, avec l'arrivée dans sa classe du jeune Gabriel Noblet, Claire "tombe dans une histoire" aux conséquences irréparables. Sur les ravages du soupçon et les injustices du silence, "Deux innocents" explore les moindres faux-plis du malentendu et de la fatalité. Avec une précision magistrale et une efficience narrative redoutable, Alice Ferney signe le grand roman moderne du déni de tendresse.
Une libraire féministe, célibataire par conviction, qui a décidé de longue date qu'elle ne serait pas mère ; un père architecte qui cherche une nouvelle compagne ; une enseignante fière de son indépendance qui s'est inscrite sur un site de rencontres. En révélant leurs aspirations, leurs craintes, leurs choix, Alice Ferney orchestre une polyphonie où s'illustrent les différentes manières de former un couple, d'être un parent, de donner (ou non) la vie. À mi-chemin entre dialogue philosophique et comédie de moeurs contemporaine, «L'Intimité» ausculte une société qui sans cesse repousse les limites de la nature et interroge celles de l'éthique pour satisfaire au bonheur individuel et familial.
Ils sont Bourgeois de père en fils parce que c'est (aussi) leur patronyme. De la Première Guerre mondiale à nos jours, Alice Ferney explore les destinées des enfants de cette famille catholique, patriote et conservatrice. Ils partagent des valeurs, le sens du devoir, ont fait carrière dans l'armée ou dans la marine, se sont voués aux affaires, à la médecine, au barreau... - acteurs de l'histoire nationale et de la légende de leur lignée. Par leur entremise, Alice Ferney revisite les grandes ou déshonorantes heures de notre passé : tout un siècle français passé au tamis du roman familial.
Eux, c'est une famille de Gitans installés illégalement sur un terrain vague de la banlieue parisienne -ils n'ont rien d'autre que «leur caravane et leur sang». Elle, c'est une bibliothécaire douce et généreuse, une «gadjé», qui a l'amour des livres. Le roman raconte leur rencontre inattendue, lorsque la jeune femme décide d'initier les enfants du camp au plaisir de la lecture...
" en tout cas, dit-elle, je suis contente d'avoir passé cette soirée avec vous.
Il se mit à rire. on ne trouve jamais complètement désagréable ou inintéressant quelqu'un à qui l'on plaît n'est-ce pas ? elle fit une moue de sourire et de réflexion. moi aussi je suis content, murmura-t-il. il avait retrouvé la voix d'alcôve. pourquoi êtes-vous content ? dit-elle, au comble du bonheur à cause de la voix. pff, fit-il, ses mains expliquant qu'on n'en savait rien. c'est comme ça et nous n'y pouvons rien, dit-il.
Elle se délectait de cette conversation à la fois sincère et tendancieuse. est-ce que cela vous est souvent arrivé ? demanda-t-elle. une affinité pareille ? dit-il en riant. elle fit signe que c'était bien la question. jamais, dit-il avec fermeté ". a-f. alice ferney a déjà publié chez actes sud " le ventre de la fée " (1993), " l'elégance des veuves " (1995) et " grâce et dénuement " (1997, prix culture et bibliothèques pour tous ; babel nâ° 439).
" Car les épouses étaient toutes accaparées par cette tâche : procréer. Et Dieu qui les guidait, à qui chaque soir elles offraient leur journée, ce Dieu-là se chargeait de bénir leur couche, et de pardonner aux époux la douceur des caresses en soufflant autour d'eux des petits enfants. Ainsi les couples étaient féconds, comme si la terre avait été si belle qu'il fallait enfanter des êtres capables de s'en émerveiller. Ou si cruelle qu'il fallait apprendre à compter, parmi ceux qui naissaient, lesquels survivraient. (...) Le sang et la chair, qui n'ont jamais le temps qu'ils souhaiteraient, ont une éternité devant eux. "
Magnus Wallace, militant écologiste, parcourt les mers à bord de l'Arrowhead pour arraisonner les navires baleiniers qui braconnent en zones protégées. Un combat pour les droits de l'animal, une insurrection singulière qui force l'admiration, racontés dans un roman qui célèbre la beauté du vivant et la nécessité d'une prise de conscience.
Étude de caractère, portrait minutieux, autopsie exhaustive d'un mari égocentrique et d'une épouse qui veut franchir les turbulences, le nouveau roman d'Alice Ferney passe au tamis d'une écriture indiscrète et addictive les heurs et malheurs de la biosphère conjugale.
Jules avait refermé la porte derrière lui. Il était resté quelques secondes l'oreille collée au bois, écoutant le silence qui s'était fait dans sa chambre. Il n'entendait rien. Alors seulement il était parti, et la bête soumise, blessée par chaque pas du maître qui s'éloignant, s'était mise à souffrir. Qui a le pouvoir de retenir un soldatoe Pas même la souffrance d'un coeur. Et pas un enfant. Et pas l'amour d'une femme. Que dire de celui dont la détresse sans mots est un silence?
Alors les femmes restèrent seules.
Oú l'on voit que le plus beau ventre du monde, le ventre de la fée, peut enfanter une créature satanique.
Par ce conte noir, oú la pudeur de l'écriture contraste avec la démesure de l'ogre meurtrier, une jeune femme fait en littérature, sous le nom d'alice ferney, une entrée surprenante.
Lors d'une soirée d'anniversaire, un jeu de société destiné à mieux se connaître entre amis devient le révélateur de secrets de famille jusqu'ici soigneusement occultés par la honte, la déception ou la souffrance.
Théo fête ce soir ses vingt ans - est-ce vraiment le plus bel âge de la vie ? Il est entouré pour l'occasion de ses proches : sa mère, son frère aîné, sa fiancée, une amie d'enfance et son petit garçon, un ami de son frère et son amoureuse. Une ombre au tableau cependant, la maladie de sa grand-mère, qui va bientôt s'éteindre et qui leur tient compagnie de loin, à l'étage de la maison, dans sa chambre. Autre regret : bien qu'il soit rentré, son père ne passera pas la soirée avec eux. Mais qu'importe, rien ne devrait troubler ce moment de convivialité et de réjouissance.
Rien sauf l'esprit taquin - cruel ? - du frère aîné, Niels. Celui-ci a offert à Théo un jeu de société intitulé "Personnages et caractères", et il exige qu'on y joue dès ce soir, malgré l'avertissement mentionné sur la boîte : "Personnes susceptibles s'abstenir". Grâce à une série de questions amusantes, indiscrètes, embarrassantes ou carrément scandaleuses, ce jeu est censé dévoiler à chacun la façon dont les autres le perçoivent, et par là remettre en cause l'idée qu'il se faisait à la fois de lui-même et de la force des liens l'attachant à ses proches.
Au fil de la partie, le jeu devient le révélateur de secrets de famille jusqu'ici soigneusement occultés par la honte, la déception ou la souffrance... et nul ne sortira indemne de cette soirée.
Avec une aisance étonnante, Alice Ferney propose trois axes successifs d'écriture, qui se répondent et se complètent : une première partie, "choses pensées", permet d'entrer dans l'esprit et la mémoire des protagonistes ; une deuxième, "choses dites", traite la soirée uniquement par les dialogues, composant une véritable pièce de théâtre dans le roman ; la troisième, "choses racontées", est prise en charge par un narrateur omniscient qui éclaircira les zones d'ombre laissées par l'hypocrisie ou le déni des personnages. Monologues intérieurs, dialogues et récit, ce prisme permet d'exposer dans toute leur complexité les liens unissant un groupe. Alice Ferney illustre ce mélange d'amitié, de jalousie, de peur, d'illusions, de rancoeurs, d'espoirs, de douleur avec tant de talent que Les autres pourrait bien être aux relations affectives - celles de la fratrie, de l'amitié, de l'amour naissant... - ce que La conversation amoureuse est à l'amour : un accomplissement romanesque d'une grande maîtrise polyphonique.
Un grand homme d'état qui trahit ses engagements, un conjuré pour qui rien ne vaut que l'honneur : leur affrontement met en jeu les notions mêmes de devoir et d'intégrité. Où l'on découvre la puissance iconoclaste d'une romancière au sommet de son art.
Pour la énième fois, Elsa, mère de famille, 4 enfants, regarde le DVD de Chaînes conjugales, le classique de Mankiewicz. La veille, son mari l'a prévenue qu'il ne rentrerait pas dans une maison où sa femme regardait en boucle depuis trois mois le même film. L'histoire de 3 amies qui en attendent une 4e. A l'instant d'embarquer pour une croisière, elles reçoivent de la retardataire, une lettre qui gâchera leur journée. Cette dernière les informe malicieusement qu'elle quitte la ville avec le mari de l'une d'entre elles, les projetant pour plusieurs heures dans l'angoisse, les soupçons, la jalousie...
Elsa regarde le film avec deux de ses aînés dont les réparties fusent, corroborant ses appréhensions les plus intimes. Les héroïnes du film lui tendent un miroir, véritable révélateur de sa situation conjugale, dans lequel elle se projette. Elle finit par céder aux larmes, à l'apitoiement, puis au désir de reconquête de ce mari qui ne revient toujours pas...
Comment un film peut être le révélateur d'une situation conjugale, comment peut-on arriver à analyser sa situation à travers une fiction, comprendre que l'amour ne se vit pas à travers les autres mais dans la réalité ? Amour, désamour, non-dits, malentendus, lassitude, désir, peur de la solitude... Alice Ferney explore avec beaucoup d'intelligence, de sensibilité et de subtilité les variations du sentiment amoureux dans le couple, comment s'inventer le pire pour renaître à l'amour.