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GALLIMARD
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Nicolai Abraham Abildgaard (1743-1809), l'une des figures principales de l'art nordique de la fin du XVIIIe siècle, n'est certes pas un inconnu en France. Il fut déjà montré en bonne place à Paris à de nombreuses reprises, de 1928 à 2007, lors d'expositions prestigieuses. Il y faisait alors figure de précurseur de la génération d'artistes lui ayant immédiatement succédé, et dont l'importance nous est désormais acquise sous la dénomination d'Âge d'or danois.
Abildgaard en son temps fut un néoclassique atypique : peintre d'histoire, et en cela attaché à l'institution des beaux-arts danoise, puisant son inspiration dans la littérature (Shakespeare, Ossian), il fut aussi un satiriste politique véhément, ne ménageant pas son trait incisif pour dénoncer sous forme de gravures et de dessins les abus de la monarchie absolue.
Proche des Lumières, au temps des grands bouleversements de la Révolution française, et très attentif aux échos qu'elle suscita par toute l'Europe, érudit et iconoclaste, il avait participé auparavant dans les années de son séjour romain à la remise en question, au sein du cercle de Füssli, des données esthétiques par trop rigides du néoclassicisme ambiant, lui substituant une expression plus libre et plus humaine, annonçant en cela même les divers mouvements astistiques qui sont les nôtres aujourd'hui.
C'est dire à quel point l'exposition aujourd'hui [musée du Louvre, du 12 novembre 2008 au 9 février 2009] consacrée à Abildgaard, et qui après Paris est présentée à la Kunsthalle de Hambourg pour s'achever en apothéose à Copenhague, revêt une importance particulière, tant au niveau européen qu'au niveau international.
Le spécialiste de cette période aussi bien que le grand public trouveront en ce catalogue un ouvrage de référence, dont les textes et les notices éclairent désormais de façon significative un itinéraire artistique hors du commun resté trop longtemps dans l'ombre.
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La galerie d'apollon au palais du louvre
Collectifs Gallimard
- GALLIMARD
- 25 Novembre 2004
- 9782070117895
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L'oeuvre dessiné de Pierre Klossowski, anachronique et contemporain, impose une irréductible singularité. Venu tardivement, pour illustrer puis remplacer l'écriture de fiction (les trois romans des Lois de l'hospitalité : Roberte, ce soir, La Révocation de l'édit de Nantes, Le Souffleur - et Le Baphomet), le travail modeste du crayon noir et du crayon de couleur surprend de la part de ce brillant érudit, traducteur et exégète des grands textes de l'Antiquité et des Pères de l'Église, des écrits de Sade, de Kierkegaard et de Nietzsche, et dont la pensée, proche de celle de Bataille, a marqué les intellectuels de son temps - Blanchot, Deleuze, Foucault. De fait, la vision est chez lui préalable à l'écriture ; et l'image, thème central du Bain de Diane, un objet sans fin de fascination et de méditation.
Geste illustrative des aventures de Roberte que ces tableaux vivants, actualisation théâtralisée de fantasmes universels : le spectateur-voyeur devient le souffleur de ces figures diaphanes, qui sont des doubles ou des simulacres de lui-même. Des glissements incessants, en multiples jeux de miroirs, sont opérés entre le réel et le fictif, l'intime et le mythe, le profane et le sacré. Gestes et postures arrêtés dans leurs mouvements, corps interceptés ou en suspens : autant de tentatives, vaines, de captation de l'essence des êtres, de leur vérité ; autant de dévoilements de l'ambivalence irréductible de la nature humaine.
C'est, par l'ironique vision disproportionnée et, surtout, par l'appel aux stéréotypes les plus convenus de l'histoire de l'art (peinture pompéienne, enluminure médiévale, imagerie du livre d'enfant, affiche populaire, distorsion du maniérisme, rhétorique de l'art baroque, et autres académismes), toute l'énigme de l'image - sa « trahison » - qui est ardemment questionnée : est-elle reflet ou leurre oe
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La Joconde, le célèbre portrait du musée du Louvre, peint par Léonard de Vinci, a cinq cents ans.
Il était temps de mieux le connaître. D'où la décision de le soumettre à une étude approfondie et exceptionnelle, réunissant dans le laboratoire du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France trente-neuf auteurs spécialistes, humanistes et scientifiques, français, italiens et canadiens. Grâce aux moyens et aux techniques mis en oeuvre, toute l'histoire matérielle du tableau nous est maintenant connue, et les exceptionnels clichés en pleine page, parfois même à taille réelle, révèlent la science picturale de Léonard de Vinci : il a eu recours à des subtilités techniques infimes, comme les glacis des carnations, les zones non limitées des motifs pour faire vibrer les contours dans un effet de sfumato, les flots de lumière céleste réfléchis sur les paysages et sur la Joconde.
Le sourire de La Joconde représente bien plus que l'expression du visage d'un modèle. Léonard a éprouvé le besoin de sublimer cette vision simple et universelle. La sérénité accueillante de cette femme attire l'attention et fascine le visiteur, exprimant la création artistique et naturelle du monde par les effets et les reflets divins de la lumière éclairante et transparente.
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Jan Fabre au Louvre ; l'ange de la métamorphose
Collectifs Gallimard
- GALLIMARD
- 11 Juin 2008
- 9782070121540
En mai 2006, Jan Fabre était invité par le Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers, sa ville natale, à imaginer un parcours de ses oeuvres au sein des collections. En avril 2008, le musée du Louvre l'invite à renouveler cette expérience dans les salles de peintures des Écoles du Nord. La tradition picturale flamande est pour lui une source d'inspiration constante et déterminante. Le parcours proposé par Jan Fabre est une sorte de dramaturgie mentale mettant en scène les figures et les thèmes majeurs de son oeuvre avec ceux des maîtres anciens. Cet ouvrage, qui réunit les oeuvres des deux expositions - photographiées in situ par Attilio Maranzano -, permet de confronter tableaux célèbres du passé et oeuvres contemporaines. Ce dialogue subtil et fructueux entre passé et présent se fonde sur des affinités électives, sur des rapprochements d'ordre stylistique, iconographique ou poétique, imaginés par l'artiste, véritable metteur en espace de ces confrontations. L'ouvrage comprend un entretien avec l'artiste, qui explique et justifie ses intentions, ainsi que des textes de spécialistes de son oeuvre. Il apporte ainsi un nouvel éclairage, tant sur l'oeuvre de cet artiste protéiforme que sur la spécificité des peintures flamandes et hollandaises des deux musées.
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Asger Jorn ; oeuvres sur papier (1914-1973)
Collectifs Gallimard
- GALLIMARD
- 19 Février 2009
- 9782070123520
Asger Jorn, le plus grand artiste danois du XXe siècle, est né à Vejrum (Danemark) en 1914. Pendant les années 1930 il étudie avec Fernand Léger, puis collabore sous la direction de Le Corbusier à la décoration du pavillon des Temps nouveaux à l'Exposition universelle de 1937. Après les années de guerre, qu'il passe au Danemark, il retourne en France en 1947. L'année suivante il sera l'un des membres fondateurs du mouvement Cobra (avec Alechinsky, Appel, Constant, Corneille, Dotremont, etc.), né en réaction à la querelle entre abstraction et figuration. Voyageur infatigable, il sillonne l'Europe et tente de réunir des artistes de bords politiques et artistiques différents, avec lesquels il réalise volontiers des oeuvres collectives. Il passe une bonne partie des années 1950 et 1960 en France, où il joue un rôle de premier plan dans plusieurs mouvements d'avant-garde dont le Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste (1953-1957) et l'Internationale situationniste (1957-1960). Après avoir travaillé avec la galerie Rive gauche à Paris pendant une décennie, il est, à partir de 1967, représenté par la galerie Jeanne Bucher. Dès 1953, Jorn avait commencé à collectionner des oeuvres d'art pour en faire un jour don au petit musée de Silkeborg, ville qui l'avait autrefois soutenu. Après sa mort, en 1973, plusieurs de ses soutiens ou amis exaucèrent son voeu de compléter la collection par des donations significatives. Cet ouvrage est le miroir de l'exposition organisée au Centre Pompidou, qui présente les 108 plus belles oeuvres sur papier de Jorn conservées au Silkeborg Kunstmuseum.
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Sublime portraitiste, peintre d'histoire à la recherche de ruptures, provocateur poète du corps de la femme, esprit sensuel et voyeur sachant aussi rendre le hiératisme, le mysticisme et la pureté du fait religieux, immense dessinateur et subtil coloriste, Ingres ne peut aujourd'hui que nous étonner et nous séduire par la puissance et l'indépendance de sa pensée et de son esthétisme. À partir des recherches factuelles et contextuelles les plus récentes, le présent ouvrage, catalogue de la première rétrospective consacrée à Ingres en France depuis 1967, a l'ambition de faire redécouvrir un artiste passionné et excessif, profondément original et quasi marginal, un homme de contrastes capable d'être à la fois un révolté et un défenseur de la tradition, un classique et un destructeur d'idées reçues.
Par la nouvelle approche de l'oeuvre du peintre que propose cet ouvrage, nous espérons que le lecteur pourra mieux comprendre la démarche esthétique d'un homme qui, en régénérant la tradition et en renouvelant les modèles classiques, consacra sa vie à une patiente réflexion sur la représentation picturale du corps humain, d'un artiste pour lequel les débats entre la ligne et la couleur importaient peu, puisqu'il avait quant à lui privilégié une vision synthétisant le réalisme et l'idéalisation de la description sensuelle, charnelle, du corps humain.