Instigatrice d'un foyer intellectuel provençal que fréquenta assidûment Jean Giono dont elle fut la grande amie, l'écrivaine Maria Borrély correspondit aussi avec André Gide et bien d'autres auteurs qui s'enthousiasmèrent à la lecture de son premier roman. Dans les années trente, Gallimard la publia dans la prestigieuse NRF et lui fit même signer un contrat... pour dix ouvrages !
Après la Première Guerre mondiale, son engagement politique et journalistique la conduisit à être l'une des rares femmes qui participa au célèbre congrès de Tours de 1920, un événement majeur dans l'histoire de France.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, cette résistante combattit aux côtés de son mari contre l'envahisseur... qui logeait au-dessous de son domicile ! A Digne, elle rencontra également l'incroyable aventurière Alexandra David-Néel dont elle partageait les goûts littéraires...
Pourtant, aujourd'hui, la notoriété de Maria Borrély, écrivaine, féministe, pacifiste engagée, écologiste avant l'heure, reste trop méconnue.
Pourquoi ce destin qui s'annonçait si prometteur a-t-il été brisé ?
Bruxelles 1912. Clotilde Delahaye, jeune fille de bonne famille, est une frondeuse. Séduite par les idées féministes, elle refuse le chemin tout tracé qui l'attend. Lorsque la Grande Guerre éclate, elle est loin de se douter que les quatre années de conflit, bouleversant des milliers de destins, lui donneront l'opportunité de révéler ses talents, d'accéder à une nouvelle vie et... de rencontrer le poète de toutes les avant-gardes : Guillaume Apollinaire.
Maurice Carême séjourne pour la première fois à l'abbaye cistercienne d'Orval à la Pentecôte 1954. Durant dix-sept années, le poète fréquente l'abbaye, et lie avec plusieurs moines une relation durable, reprise chaque été, soutenue même parfois par des échanges épistolaires. Qu'est-ce qui a pu conduire cet écrivain célèbre à la vie bien remplie, dont les écrits ont été couronnés par de nombreux prix littéraires aussi bien en Belgique qu'à l'étranger, à passer deux mois par an dans un monastère ? Connu pour avoir chanté l'amour de la vie, l'enfance dont l'appréhension du monde est naturellement poétique et l'attachement au terroir, Carême est aussi un homme tourmenté qui se rend à Orval comme bon nombre de pèlerins en quête de la source. C'est en poète, cependant, qu'il entreprend sa traversée du désert et qu'il vit ce temps de confrontation à soi-même. Inspiré par ses longues promenades en Gaume, par ses méditations et ses lectures, dans le silence recueilli du monastère, il rédige, pour lui comme pour ses frères humains, le recueil, Heure de grâce, témoignage généreux d'un cheminement difficile vers l'Innommé.
Désorientée, égarée dans une société où elle n´a plus aucun repère, une jeune femme remet pour la première fois en cause son appartenance au monde du travail et à notre système de communication. Elle éprouve soudain le désir de tout quitter et de partir vivre durant une année sabbatique dans un hameau déserté. Elle espère reconquérir, grâce à l´écriture, sa personnalité en train de se déchirer sous l´effet de signaux et d´appels aussi impératifs que contradictoires. L´isolement, puis la vie simple du village et le contact de la nature l´y aideront peut-être. C´est de toute façon un voyage au bout duquel elle se doit d´aller, car elle a une mission?: se retrouver.
Que peut-on bien faire hors des impératifs de la vitesse, du chaos de bruits, de mouvements, de couleurs et d´odeurs qui, chaque jour, stimulent et/ou excitent les sens, qui donnent à l´existence, par leur effervescence, sa raison d´être?? Comment peut-on se sentir vivre sans les séductions multiples et toujours renouvelées de la consommation, sans la présence et surtout sans le regard des autres??
Pour quelle raison certains ressentent-ils, à l´heure, actuelle, le besoin presque vital de s´isoler?? Et que peut-il bien se passer lorsque l´on s´évade dans «?un endroit écarté?» afin de se mettre à l´école de la solitude et de laisser faire les choses... pour une fois??
La figure du résistant est aujourd'hui entrée dans la légende et fascine plus que jamais. C'est un héros contemporain, aux valeurs positives, qui défend à l'échelle individuelle les libertés collectives. Au prix de sa propre vie, parfois. Les poètes français, célèbres ou anonymes, ont pris part à la lutte contre l'occupant de 1940 à 1945 et leurs textes sont un témoignage vibrant de ce que signifie prendre le maquis, écrire sous un nom d'emprunt, participer à un réseau clandestin, publier des tracts, se livrer à des opérations de sabotage, subir un interrogatoire ou être déporté. On pense au texte mythique de Louis Aragon, " Ballade de celui qui chanta dans les supplices ", aux Feuillets d'Hypnos de René Char qui ancre, sous forme de journal, l'espérance dans l'action ou, de Robert Desnos, " ce coeur qui haïssait la guerre [...] et qui crie Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! ". Mais il ne faut pas oublier ceux qui furent fauchés en pleine jeunesse, comme Roger Bernard ou Marianne Cohn, deux poètes qui ont laissé des textes empreints de toute la fougue et de toute la ferveur de leur jeunesse. Avec ses mots d'ordre et de ralliement, ses destins grandioses ou brisés, la poésie engagée se veut directe et poignante, humaniste et épique.
Cette mémoire, encore brûlante, doit être transmise. Or, il est urgent de la présenter aux enfants du XXIe siècle sous un angle nouveau, plus proche d'eux et de leurs préoccupations immédiates. Tout comme le résistant Stéphane Hessel l'a fait dans son bréviaire Indignez-vous, Danièle Henky a souhaité développer des parallèles entre les combats d'hier et ceux d'aujourd'hui. À partir de la figure du résistant et en déclinant les nouvelles formes que peut prendre l'héroïsme, elle envisage la nécessité pour chacun de s'investir personnellement dans l'avenir commun et pour le progrès humain.
Pour que les tout-petits découvrent l'histoire de Marie, Joseph et l'enfant Jésus. Permet de chanter les différents chants de Noël tout en faisant les puzzles.
L'architecture d'Orval n'est pas sortie du néant. Le présent ouvrage nous donne d'assister à la naissance d'un chef d'oeuvre dont la réalisation a pris plus de vingt ans. Plus d'une fois les moines qui vivaient au milieu de ce vaste chantier se sont posé des questions. En quelle galère se trouvaient-ils embarqués ? Plus tard, on n'a pas manqué de s'interroger aussi à propos de ce décor majestueux. Respecte-t-il vraiment la simplicité cistercienne ? Faut-il pardonner aux constructeurs leur audace ? À moins que finalement leur oeuvre ne trouve sa justification dans le flot continu de personnes qui aiment venir prier en ce lieu et y trouvent une réponse à leur soif de silence, d'intériorité et de beauté authentique.
Ce livre lève le voile sur l'oeuvre audacieuse que fut la reconstruction de l'actuel monastère d'Orval. La vraie vie réclame toujours de l'audace !
Lode VAN HECKE, Abbé d'Orval
Par ses engagements, Jean Giono, l'incroyant, a adopté parfois la posture du prophète avant de remettre en question les schémas bibliques. Cet ouvrage entend explorer, sinon toujours « pourquoi », en tout cas « comment », l'écrivain entreprend de suivre diverses voies prophétiques dans son oeuvre.
Sous l'effet de l'affirmation des valeurs pacifistes, démocratiques et individualistes condamnant la violence guerrière du héros viril, les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale ont été marquées par une profonde transformation des figures et des stéréotypes des héros contemporains mythiques ou réels. De nouvelles figures héroïques s'imposent désormais entre exemplarité et résistance.
Nous sommes au Moyen Âge, à une époque obscure et si lointaine que même les plus vieux arbres de la région ne s'en souviennent plus. Le jeune Godefroy est parti de Boulogne-sur-Mer, pour se rendre à Bouillon, très loin de la ville où il est né. Il doit y être formé au métier de chevalier par son oncle. Soudain, après des jours et des jours d'un épuisant voyage, Godefroy voit apparaître, perché sur un éperon rocheux dominant la rivière de la Semois, le château fort de son oncle Godefroy d'Ardenne, dit le Bossu. Regarde, le pont-levis se lève... Tu veux connaître la suite ? Ouvre vite le livre et cours aussi rapidement que tu peux derrière Godefroy. L'aventure va commencer...
"Quels sont les enjeux mémoriels et les représentations de la déportation ? Le rapport des mémoires de la déportation avec les pratiques cognitives et les revendications victimaires à travers l Europe est ici abordé. Puis est envisagée la question des sources et des vecteurs littéraires, cinématographiques, associatifs, muséographiques et musicaux, sans oublier l Internet. Sont enfin analysés les moyens techniques et stylistiques, les buts des auteurs et la réception d oeuvres de domaine aussi différents que l art du virail, la musique, la littérature, les sciences humaines."
Dans le contexte des dictatures totales du XXe siècle, l'écrivain Hans Magnus Enzensberger a constaté l'émergence de nouveaux protagonistes de l'histoire. En rupture avec les héros traditionnels, ces derniers se caractérisent avant tout par la renonciation qui aboutit à leur retrait à l'égard du pouvoir politique. Le concept de héros du retrait peut être élargi à toutes les expériences de la guerre au XXe siècle mais aussi au processus de décolonisation, à la contestation de valeurs traditionnelles, à la mise à l'écart volontaire de la vie sociale au sein de sociétés démocratiques. La définition d'Enzensberger peut s'appliquer également à des héros de fictions contemporaines, comme chez Le Clézio, Tomi Ungerer ou Borislav Pekic. Se désengager, refuser, se retirer peut aussi être vécu comme une nouvelle forme d'héroïsme face à un conformisme aliénant et, à terme, destructeur.
La Bible fut un réservoir d'histoires à destination des enfants dès le Moyen Âge en Occident. Aujourd'hui, on puise toujours dans la Genèse ou dans le Nouveau Testament, actualisant des textes fondateurs, afin de les intégrer dans des livres pour la jeunesse. Parodiée, commentée, réinterprétée, la Bible continue de s'offrir comme une sorte de grand vivier de mythes littéraires auquel l'écrivain, qu'il soit croyant ou non, ne se prive pas de recourir. L'étude des écarts entre le texte originel et sa récriture, pratiquée ici essentiellement à partir d'un corpus d'ouvrages francophones, témoigne des mouvements qui affectent la culture du temps et permet de pointer la manière de faire des auteurs, les effets produits sur l'ouvrage réalisé comme sur le mythe lui-même. Elle révèle aussi la dynamique du mythe biblique à l'oeuvre dans les textes destinés aux jeunes et esquisse, parallèlement, une réflexion sur l'évolution de la jeunesse entre héritage et questionnements dans un contexte culturel en constante évolution.
Au XXe siècle, la société occidentale s'est progressivement laïcisée et sa culture semble aujourd'hui affranchie de l'influence du christianisme. Pourtant dès qu'on examine avec acuité les productions artistiques actuelles, on y rencontre de nombreux vestiges de la spiritualité chrétienne. Ainsi en littérature, par le biais de thématiques ou de personnages emblématiques, les marques de la tradition judéo-chrétienne sont aisément décelables. L'analyse de nombreuses productions francophones destinées à la jeunesse, qu'il s'agisse d'abécédaires, d'albums, de romans, ou encore de films a permis aux auteurs critiques de cet ouvrage collectif d'observer dans l'intrigue, par l'intermédiaire du comportement des héros ou de la mise en place du cadre spatio temporel, les différentes manifestations de cette culture judéo chrétienne et les effets produits sur le lecteur. Réunissant littéraires et théologiens, ce travail s'est avéré fécond et novateur en ce sens qu'il ouvre un chemin encore peu emprunté dans le champ de la critique contemporaine.