Echaudée par l'interrogatoire mené par la vieille et acariâtre Miranda Hume, Miss Burke refuse le poste de dame de compagnie qu'elle lui propose. Par chance, elle entre chez la voisine des Hume, Emma Greatheart, qui y vit avec son amie d'école, Hester. Mais Hester ne veut rester sans travail qui puisse lui permettre de subvenir à ses besoins chez Emma : elle prend donc la place vacante chez les Hume. À partir de là, se joue une pièce dramatique digne d'une tragédie grecque, avec des révélations scandaleuses et des coeurs brisés à chaque porte qu'on ouvre.
Entre dialogues piquants et cruels, ce roman est l'illustration de l'idée qu'Ivy Compton-Burnett se faisait de la société victorienne.
Duncan Edgeworth est un homme de soixante-six ans qui règne en despote - nous sommes dans l'Angleterre victorienne de 1885 - sur sa famille composée de sa femme Ellen, de ses deux filles Nance et Sibyl, et de son neveu Grant. La fille du pasteur du village, Cassie, vit aussi sous le toit de Duncan, faisant fonction de gouvernante auprès de ses deux filles. Commence alors une extraordinaire série d'événements qui mettent les personnages aux prises les uns avec les autres : décès, mariages ratés, trahisons, soupçons d'assassinat...
Une des moindres originalités d'Ivy Compton-Burnett est d'écrire ses romans presque entièrement en dialogues. Mais ces dialogues sont des pièges tendus au lecteur. Le combat se déroule à l'intérieur même du langage. Il est fait des efforts désespérés qu'accomplissent les personnages pour se tromper eux-mêmes et se préserver des autres.
« L'imaginaire », aujourd'hui dirigée par Yvon Girard, est une collection de réimpressions de documents et de textes littéraires, tantôt oeuvres oubliées, marginales ou expérimentales d'auteurs reconnus, tantôt oeuvres estimées par le passé mais que le goût du jour a quelque peu éclipsées.
Benjamin, Jessica et Susan sont frères et soeurs dans l'Angleterre du début du XXe siècle. Lorsque Susan tombe gravement malade, Jessica et son mari proposent de l'héberger, tandis que Benjamin vient emménager dans leur voisinage avec sa famille. Leur dévouement n'est qu'apparent : Susan est très riche. Dans la campagne anglaise, la petite famille complote et manigance.. Tous les coups sont permis. tant que les bonnes manières sont sauves.
Edgar et Blanche Gaveston mènent une existence paisible, rythmée par les repas et le thé, entourés de leurs enfants, Justine, Mark, Clement, Aubrey, et de Dudley, le frère célibataire d'Edgar. Mais des événements inattendus ne tardent pas à troubler cette belle ordonnance : Dudley annonce un beau matin qu'il hérite une fortune de son parrain, et que Maria Sloane, une amie de la famille, vient passer quelques jours parmi eux. Alors, le statu quo se fissure peu à peu, entraînant drames et bouleversements. Dans ce huis clos familial publié en 1939, où tous les rapports sont des rapports de force, il n'est question que d'argent, et de variations sur le thème « la véritable générosité consiste à recevoir, et non à donner ». La romancière scrute les personnages avec une plume d'une modernité inouïe, dépourvue de toute fioriture, où le dialogue sert à faire passer la cruauté masquée derrière la banalité de la vie quotidienne.
Fulbert et Eleanor Sullivan mènent une vie tranquille avec leurs neuf enfants sous le toit des parents de ce dernier. Un jour, il annonce qu'il doit partir en voyage pour affaires. Quelques mois plus tard, Ridley, un ami du couple, reçoit une lettre dans laquelle Fulbert se dit très malade, à l'agonie. Bientôt, le croyant mort, Eleanor accorde sa main à Ridley, bel homme sans morale ni complexe.