Gaspar est un artiste reconnu et sollicité. Pourtant, en ce début de printemps, il ne rêve que de quitter Paris, et de s'installer quelques jours place Campo de' Fiori à Rome. Là, à une terrasse de café, devant un jeu d'échecs, il joue contre des badauds de passage et savoure la beauté des jours.
Un matin, une femme s'installe à sa table pour une partie. Elle s'avère être une adversaire redoutable et gagne très vite. Elle s'appelle Marya, vient de Hongrie. L'histoire entre eux naît sur l'échiquier, avant de se déployer ailleurs avec douceur.
Sous l'ombre tutélaire du grand Giordano Bruno dont la statue pèse sur le Campo de'Fiori, Marya et Gaspar vont se révéler - dans le creuset de leurs énigmes, de leurs esprits vifs et volontiers joueurs, de leurs regards singuliers et acérés sur le monde.
L'amour s'impose alors, implacable comme une attaque de mat.
Partie italienne, nouveau roman d'Antoine Choplin, ne revendique rien, ne prend aucun parti, ne défend aucune cause.
Prédominent, au fil des pages, la légèreté de l'existence et la puissance de la mémoire.
Dans ce court récit, Antoine Choplin rend hommage à Ceija Stojka, cette artiste inclassable.
Lors d'une cérémonie en l'honneur de l'artiste et alors qu'un homme en complet déroule un discours officiel, la narratrice, ami d'enfance de Ceija Stojka et complice de vie, se souvient de son parcours hors norme.
Déportée à l'âge de dix ans, Ceija Stojka survit à trois camps de concentration, Auschwitz, Ravensbrück et Bergen-Belsen. C'est à cinquante-cinq ans qu'elle rompt le silence et se lance dans un travail de mémoire, lequel donne naissance à plusieurs récits et à plus d'un millier de dessins et de tableaux alors qu'elle est autodidacte.
Le livre est accompagnée d'illustrations de Ceija Stojka.
Tchernobyl, 1988. Deux ans après l'accident nucléaire, Gouri le poète revient dans la région du drame. Sur sa moto, il traverse les zones irradiées, interdites, ravagées. Il retrouve des amis, des souvenirs. Son ami Iakov est à l'agonie : liquidateur, il a nettoyé les zones radioactives et a été contaminé.
Mais Gouri ne peut rester. Il a une mission. Témoin de l'existence de sa fille tuée par la catastrophe, une porte marquée de notes et de graffitis l'attend chez lui, à Pripiat, ville fantôme.
Guernica, avril 1937. Tandis que la ville toute entière tremble dans la crainte de l'arrivée des nationalistes, le jeune Basilio peint. Il peint des hérons cendrés. Pourtant, le jeune peintre autodidacte ne se sent pas extérieur au conflit : il a même cherché en vain à s'enrôler dans l'armée républicaine. C'est tapi dans les marais, occupé à finir la toile qu'il a promis d'offrir à la belle Celestina, qu'il entend les premiers bombardiers allemands sillonner le ciel.
Chef du bureau des dessins de Terezin, Bedrich Fritta est contraint d'honorer les commandes des nazis : plans d'architecture, travaux d'embellissement... Dans ce contexte intenable où sévissent la faim, la maladie et la menace des convois vers l'est, il décide, avec la complicité de quelques artistes, de témoigner. Chaque nuit, leur plume glisse sur le papier pour esquisser la vérité du ghetto.
Sur la route, une nuit de guerre, une femme, pieds nus. Au volant de son camion, Louis hésite. S'arrêter, continuer ? Transportant de précieux tableaux du Louvre, il doit respecter les consignes : pas de passager. Pourtant, il laisse Sarah monter. Gracieuse même dans l'abandon, elle abrite un trésor dans son ventre. Ensemble, ils vont traverser quelques heures sombres et s'apprivoiser doucement.
Ce soir, dans un bar de la ville, Léo donne un concert avec son quartet de jazz. À quelques encablures, dans le hall de l'usine où il travaille, son père Gildas est allongé seul sur un matelas. Cela fait une semaine qu'il a débuté une grève de la faim pour s'opposer à la fermeture du site. Mais celle-ci semble aussi inéluctable que la distance qui s'installe peu à peu entre le père et le fils.
On a ouvert les portes. Si ce n'est la lassitude des corps accumulée depuis toutes ces années, rien n'empêche plus ces hommes et ces femmes de quitter le camp. Ils sont libres. La plupart restent là pourtant, espérant l'arrivée d'hypothétiques camions. Quelques autres, sous l'impulsion du robuste Garri, entreprennent de partir à pied. Il s'agira pour eux de rejoindre les plaines du Nord-Est, là où il se pourrait que tout soit encore comme avant, et qu'une vie nouvelle puisse s'y reconstruire. Enfin, cela reste à vérifier.
En tout cas, avant cela, il faudra bien franchir les longs plateaux, les villages dévastés, et surtout, la barrière redoutable des hautes montagnes...
Nord-Est est le récit d'une expédition, aux ressorts profondément humains, entre fable et western métaphysique.
Un coeur sans rempart est une invitation poétique à vivre l'expérience quotidienne de la méditation chrétienne. A tous petits pas sont abordées les principales étapes que traverse habituellement celui qui désire donner ainsi corps à sa vie spirituelle. En proposant de courts textes magnifiquement écrits et délaissant volontairement le vocabulaire religieux « traditionnel », Marie-Laure Choplin nous offre un splendide voyage spirituel qui atteint le lecteur au coeur
Où se situe ce Royaume de Dieu dont Jésus a tant parlé? Est-il réservé à la fin des temps, ou au contraire peut-il être saisi, ici et maintenant? C'est en méditant sur la vie, sur l'amour, sur son travail d'aumônier, sur les textes bibliques que Marie-Laure Choplin explore et révèle, d'une plume pleine de force et de grâce, ces instants où le Royaume prend place en chacun de nous.
Dans ces jours de Royaume, tout peut arriver, la violence, l'ennui, la nausée, la panique, l'inutile. J'écris ces mots mais ce n'est pas juste : dans les jours de royaume, il n'y a pas d'étiquette sur les choses. Dans ces jours de Royaume, je vais droit au travers de la vie jonchée de tout. Ce qui gît sans force. Ce qui traîne ivre mort. Les noyés qui dérivent. Les épaves abandonnées qui lacèrent la peau. Les étrangetés inidentifiables pleines de soubresauts. Ce qui s'est pris des gifles à mourir. Ce qui s'est pris du dédain à mourir. Mes jours de Royaume ramassent aussi les visages transparents que les regards traversent, heure après heure, comme des riens. Ils ramassent aussi les bonheurs travestis, incongrus, inattendus, inconvenants, qui ne vont nulle part et avec rien. Mes jours de Royaume ne choisissent pas et ignorent tout du jugement. Ils récoltent tout ce qui est là.
Ernesto est astronome dans le modeste observatoire de Quidico au Chili. Il étudie les nuages de Magellan, une galaxie naine. Il vit seul dans ce territoire mapuche avec son chat, Le Crabe et Walter un vieux télescope peu performant.
Lors d'un voyage à Santiago, dans l'espoir de trouver le financement pour une pièce (lame de Schmidt) de son télescope défectueux, Ernesto ne peut s'empêcher de visiter le musée de la Mémoire où une photo de Paulina, sa fiancée disparue durant la dictature de Pinochet le plonge dans un passé douloureux.
C'est dans ce même musée qu'il fait connaissance d'Ema qui porte elle aussi une histoire lourde.
Ils devront surmontés les blessures jamais cicatrisées de cette terrible période.
Dans ce recueil de courts textes, denses et poétiques, Marie-Laure Choplin égrène des situations quotidiennes, des rencontres anodines, des moments en apparence banals ; elle laisse affleurer ses impressions, ses douleurs, ses doutes, ses révoltes, ses joies aussi. Le lecteur parcourt, comme autant d'étapes sur un seul chemin, ce qui fait une vie et ses petits riens. Mais par-delà ces riens, l'auteure nous plonge en réalité dans ce qui constitue le coeur des évangiles : une attention aiguë portée aux choses et aux êtres, un regard sans cesse renouvelé sur le monde, une capacité à se décaler, se mettre en retrait, s'interroger, bref donner à la vie une autre chance, et surtout : s'adosser au message de ce Jésus, à la fois si frêle et si puissant.
Une lecture qui remet la foi déliée de ses artifices au coeur de nos vies.
Quelques jours dans la vie de Thomas Kusar ou comment un jeune cheminot de Trutnov (Tchécoslovaquie) croise sur son chemin Vaclav Havel, comment une amitié se noue entre les deux hommes entre parties d'échecs et bières partagées jusqu'au balcon du Château, place Venceslas, à Prague... Le dernier roman d'Antoine Choplin, inspiré d'une histoire vraie, s'intéresse comme souvent aux humbles et montre comment, parfois, le destin les porte, les fait basculer du côté des justes et les fait participer, presque par hasard, à la grande Histoire...
La mondialisation ne se résume pas au succès de quelques multinationales et à la richesse d'une minorité de nantis. Les acteurs les plus engagés dans la mondialisation demeurent discrets, souvent invisibles. Depuis une trentaine d'années, les routes de l'échange transnational ont connu de profondes mutations. Elles relient aujourd'hui la Chine, l'atelier du monde, à un « marché des pauvres » fort de quatre milliards de consommateurs, en Algérie, au Nigeria ou en Côte d'Ivoire. Pour apercevoir ces nouvelles « Routes de la Soie », il faut se détacher d'une vision occidentalo-centrée et déplacer le regard vers des espaces jugés marginaux, où s'inventent des pratiques globales qui bouleversent l'économie du monde. On découvre alors une « autre mondialisation », vue d'en bas, du point de vue des acteurs qui la font.
Au coeur de paysages singuliers et innommés qui pourront évoquer les revers sombres de l'Histoire, des hommes, solitaires ou réunis en une clique fragile, entreprennent un périple.
Aux processus guidant leur épopée, il est ici porté une attention particulière. Tous déploient un arsenal de ruses, géniales ou misérables, pour approcher, atteindre parfois, leur objectif.
Mais l'important serait surtout que le ressort de ces progressions emprunte avant tout à des forces d'humanité, de simple et lumineuse intelligence, de fraternité pure.
Quatre récits de quêtes minuscules et magistrales, comme autant de fables espérant chacune de cette capacité inouïe de l'homme à se maintenir debout, à braver quelque chose ensemble, le regard tendu sans relâche vers un horizon autre.
Cet ouvrage propose une réflexion originale sur la nature de l'urbain à partir du ciment en Afrique. Matériau banal mais omniprésent, il permet de saisir les villes et formes urbaines inédites qui se dessinent.
L'ouvrage propose de remonter la filière du béton, depuis la carrière jusqu'à la parcelle, depuis les géants du secteur jusqu'à l'individu qui construit sa maison. En retraçant la vie politique, économique et sociale du ciment, l'auteure démontre que ce dernier est bien plus qu'un simple matériau inerte. Il est un liant, vivant, chargé d'affect et de valeurs (modernité, réussite, richesse...), au coeur des pratiques et des imaginaires sociaux.
Derrière le consensus qui présente le ciment comme solution au développement, il y a une industrie polluante et non durable.
Sa production, circulation et consommation soulèvent de nombreux enjeux environnementaux et invitent à explorer des alternatives possibles au béton.
Corinne, quinquagénaire fraîchement divorcée, vit à cent à l'heure. L'écologie ? Elle a déjà du mal à prendre soin d'elle, alors s'occuper de la planète, très peu pour elle ! Sa fille Amandine se sent perdue depuis qu'elle est en école de commerce : gagner beaucoup d'argent, pour quoi faire ? Elle cherche à donner un sens à sa vie. Reste à savoir lequel... Jeune maman, leur voisine Charlotte est une écolo engagée, à tendance radicale.
Chez elle, tout est bio, local, de saison, zéro déchet... Mais pendant qu'elle met sa famille au vert, son compagnon ne verrait-il pas rouge ? Au fil des rencontres et des saisons, chacune va découvrir qu'une autre façon de vivre est possible. Parfois, il suffit d'un rien pour être en harmonie avec la nature, les autres... et soi-même
L'écrivain Antoine Choplin a choisi de revenir aux sources. Celles de l'Isère, depuis sa confluence avec le Rhône, jusqu'au glacier qui la voit naître, à plus de 2600 mètres, dans le massif des Alpes. En remontant la rivière, il progresse à contre-courant dans l'espace, mais aussi dans le temps.
Ou comment confronter les coins familiers qu'il fréquente aujourd'hui avec ceux arpentés hier, enfant, aux côtés de son père. Transformer une promenade dominicale en épopée, marchant plus de 30 kilomètres par jour. Croiser des proches mais aussi des vagabonds. Explorer en terrain connu.
Un beau récit qui mêle contrastes, passé, patrimoine, histoire et interrogations sur l'écriture.
À chaque saison son chapitre, son paysage, son ressenti, ses rencontres. Quatre volets d'une marche intime, et d'une marche qui entretient aussi avec l'écriture une relation puissante. L'écriture, mise en abîme donc : l'outil sensible et littéraire pour une évocation des paysages traversés, extérieurs ou intimes ; mais aussi l'objet d'un questionnement focal sur elle-même, épaisseur, fragilité, capacité à témoigner de la complexité du réel.
Pavle et Jovan, l'un en Argentine, l'autre à Belgrade, renouent le contact par lettres après plusieurs années de silence. Leur correspondance les amène, peu à peu, à évoquer un passé douloureux. Les deux hommes ont été pris dans la tourmente de la guerre en ex-Yougoslavie au début des années quatre-vingt-dix. Et ce qui est arrivé là-bas a bouleversé leur vie.
Ce matin, monsieur bobbie quitte la grande maison pour faire sa promenade dans les rues de la ville.
La même promenade, très exactement, que tous les jours précédents. ce qu'il ne pouvait prévoir, c'est le cortège bruyant de la manifestation, cette foule joliment compacte et les slogans attrayants. intrigué, il s'approche. jusqu'à se faire happer. dès lors, tout bascule pour monsieur bobbie.
Cette courte histoire nous plonge dans l'univers du bizarre monsieur bobbie, personnage tout droit sorti d'un film de jacques tati.
Avec une grande économie de moyens, antoine choplin construit une fable drôle et désenchantée, métaphore à peine décalée de notre monde moderne et de ses chimères.
Histoire de Lyon et de la métropole est un ouvrage illustré s'adressant à un public vaste. Il s'agit ici d'un compte-rendu des derniers travaux de recherche en histoire et en archéologie, de l'Antiquité à nos jours, du point de vue local de la ville de Lyon et de la métropole, et plus largement d'un point de vue national et international. Ce livre s'intéresse à l'histoire des villes et des territoires, ainsi qu'aux grands personnages lyonnais comptant dans leurs rangs de nombreuses femmes et minorités. Cette diversité des acteurs de l'histoire de la ville fait l'objet d'encadrés biographiques.
Chacun des dix chapitres se segmente en deux pistes d'étude. Une première aborde les problématiques d'une période historique, tandis qu'une seconde se préoccupe des héritages de cette même période. Ainsi, Histoire de Lyon et de la métropole étudie non seulement le Lyonnais à travers les époques marquantes de l'humanité mais, par ailleurs, des thématiques actuelles : l'espace urbain et l'aménagement du territoire, la fabrication de l'histoire de Lyon dans le temps présent, de même que la mise en scène de cette histoire dans la ville.
» Lassée des hommes / la pente a entrepris du raidissement / de partout / à des instants variés / il y a le trait hurlant des chutes / et un matin / comme on passe par-delà la verticale / c'est une page qui se tourne »
Chronique d'un mouvement paysan européen porteur des changements nécessaires pour le renouvellement de notre politique agricole et alimentaire.
Dans les années 1980, face au productivisme et à la mondialisation néolibérale des marchés agricoles, une voix paysanne se lève en Europe, pour changer la Politique Agricole Commune.
Il s'agit de la Coordination paysanne européenne1.
L'auteur, qui en a été l'un des artisans, témoigne de sa naissance, de son développement et de ses transformations. Il nous raconte 30 ans de débats, de propositions, d'actions pour une politique agricole juste, durable, solidaire.
Devant les impasses sociales et environnementales actuelles et les interrogations existentielles de l'Union européenne, les paysans mutins d'aujourd'hui sont d'utilité publique.