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Littérature
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Les précieuses ; naissances des femmes de lettres en France au XVIIe siècle
Myriam Dufour-maître
- Honore Champion
- Classiques Essais
- 2 Octobre 2008
- 9782745318022
Une enquête historique sur la naissance des femmes de lettres en France...
Qui étaient les précieuses au XVIIe siècle, et furent-elles aussi ridicules que l'abbé de Pure, Molière, Boileau et quelques autres le prétendirent ? La préciosité n'est-elle qu'un mythe critique tardif ou le terme peut-il caractériser, dans les espaces désormais mieux connus de la belle et honnête galanterie, une posture plus spécifiquement féminine ?
Appuyée sur la floraison de textes qui mettent les précieuses à la mode après la Fronde, l'enquête historique permet de dessiner la nébuleuse des filles et des femmes, ici répertoriées, qui s'attirèrent ce qualificatif ambigu. Au rôle politique et social que jouent, à la cour et à la ville, leurs cercles enchevêtrés et parfois rivaux, s'ajoutent des ambitions féminines croissantes dans la conquête du Parnasse : c'est assez pour déchaîner de joyeuses mais prudentes saturnales, qui mêlent aux crayons persifleurs les traits plus grossiers d'un caractère rapidement figé.
Si la galanterie désigne l'idéal esthétique et moral de la société mondaine, les précieuses y apportent néanmoins une inflexion particulière : galantes sans aimer les galants, elles restent attachées, malgré son discrédit croissant, à l'idéal courtois d'un façonnage de l'élan passionnel par la conversation raffinée, sous l'égide des femmes et sous le regard de Dieu. Mais qui, des femmes, des auteurs ou du roi, peut se dire maître de ce bel usage qui fait de la création langagière un procès de civilisation ?
Tôt réduite à celle de leur prétendu jargon, la satire des précieuses pointe l'enjeu des luttes, éclatantes ou sourdes, qui accompagnèrent la naissance de la littérature. Dernières Dames et premières femmes de lettres, les précieuses nous invitent à en interroger la définition, les institutions et les valeurs. -
« Corneille » n'existe pas. Telle est la bonne nouvelle de ce livre conçu lors du quatrième centenaire de la naissance de Pierre Corneille (juin 1606). Du moins n'existe plus guère, et on peut s'en réjouir, un Corneille statufié, monolithique, on serait tenté de dire de pierre...
Mais si la statue de Corneille s'efface ici, c'est pour laisser place à un portrait diffracté, complexifié, résolument ancré surtout dans l'étude des pratiques concrètes dont l'oeuvre de Pierre Corneille est à la fois le résultat et le point de départ : que fait Corneille, et que fait-on de lui, en son temps et après ? Telle est la question qui guide les analyses de cet ouvrage.
« Il est facile aux spéculatifs d'être sévères », ironisait Corneille, invitant les doctes à mettre les règles « en pratique aussi heureusement » que lui-même l'avait fait (Discours des trois unités, 1660). Corneille, s'il est penseur ou poéticien, ne l'est en effet qu'au regard de pratiques, codifiées par des « arts » ou s'inventant à mesure, qui influent les uns sur les autres : comment s'articulent les pratiques de Corneille dramaturge, poéticien, mais aussi editor, paraphraste, académicien ou sujet du royaume de France ? Tissu d'actions d'autant moins séparées que le « champ littéraire » et l'expérience esthétique n'ont nullement acquis encore l'indépendance qu'ils revendiquent déjà. Comment retentissent sur l'oeuvre le travail de la scène, les réactions du public, les jugements critiques, les réécritures et appropriations ? Tout en distinguant le temps de la réception de celui de la création, les six sections de l'ouvrage examinent de façon croisée les pratiques de Corneille et celles de son interprétation (théâtrale, critique) dans le temps, avec pour enjeu de restituer à l'oeuvre de Corneille, dans sa diversité, sa dimension d'expérience.Ont contribué à ce volume :
Christophe Angebault, Carine Barbafieri, Sandrine Berrégard, Christian Biet, Déborah Blocker, Sandrine Blondet, Florence de Caigny, Sybile Chevallier Micki, Daniela Dalla Valle, Nina Ekstein, Georges Forestier, Emma Gilby, Julia Gros de Gasquet, Suzanne Guellouz, Catherine Guillot, Sylvaine Guyot, Sarah Hurlburt, Romain Jobez, Gaël Le Chevalier, Alexandra Licha, Véronique Lochert, Bénédicte Louvat, John D. Lyons, Anne Mantero, Charles Mazouer, Hélène Merlin-Kajman, Lise Michel, Laura Naudeix, Liliane Picciola, Martial Poirson, Brigitte Prost, Alain Riffaud, Jean Rohou, Ève-Marie Rollinat-Levasseur, Alexander Roose, Ana Clara Santos, Franziska Sick, Anne-Élisabeth Spica, Charles-Olivier Stiker-Métral, Anne Teulade, Clotilde Thouret, Alain Viala -
Corneille des romantiques
Myriam Dufour-maître, Florence Naugrette
- Pu De Rouen
- 6 Novembre 2006
- 9782877754125
Quelle place ont occupée la figure de Corneille et son théâtre à l'époque romantique ? Le livre, qui rassemble des contributions des meilleurs spécialistes du romantisme, analyse conjointement la légende biographique du génie pauvre et fier qu'oppriment les règles et le pouvoir, le renouveau certain mais limité du répertoire cornélien, en particulier sur la scène du théâtre français, l'admiration non exempte de critique que les dramaturges romantiques vouent à celui qui leur semble souvent moins classique que romantique avant la lettre. Catégories dont on peut voir, dans la critique et dans l'enseignement, les usages et la fragilité. Maillon essentiel dans l'histoire de la réception de son théâtre, l'ouvrage permet de mieux comprendre la gloire ambiguë du dramaturge rouennais au 19e siècle.
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La Clémence et la grâce : Étude de Cinna et de Polyeucte de Pierre Corneille
Myriam Dufour-Maître
- Pu De Rouen
- 1 Novembre 2014
- 9791024003603
De quel sublime sommes-nous capables? Voici peut-être une des questions que Cinna et Polyeucte nous adressent. Plus obscures à nos temps modernes que la légitimation du crime et l'aspiration à la perdition, la clémence et la grâce offrent un mystère auquel Corneille donne toute sa force d'inouï. Non pas modernes mais contemporaines, intempestives, ces deux tragédies nous invitent avec éclat, mais aussi avec une douceur inattendue, à explorer cette « obscure clarté » qui peut propulser chacun à une altitude insoupçonnée, sans le séparer néanmoins de la commune humanité. Douceur et clarté des fins heureuses où les liens humains se trouvent refondés dans Cinna, transcendés dans Polyeucte. Douceur et clarté d'une dramaturgie qui, tout en transportant le spectateur par l'extraordinaire d'une action vraie, lui offre tous les moyens d'apprécier l'art avec lequel elle est représentée, et de s'en divertir.
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Thomas Corneille (1625-1709) ; une dramaturgie virtuose
Myriam Dufour-Maître
- Pu De Rouen
- 12 Mai 2014
- 9782877755900
Le théâtre de Thomas Corneille (1625-1709) compta parmi les plus grands succès du XVIIe siècle. Comédies, tragédies, opéras visent avant tout à éblouir et enchanter un public dont le dramaturge suit le goût et l'évolution. Cette dramaturgie de la surprise et de la connivence promeut, avec optimisme et sensibilité, une vision plus individuelle de l'homme. Rarement joué, le théâtre de Thomas Corneille invite à questionner les hiérarchies littéraires ainsi que la capacité d'une oeuvre qui ne fut jamais « classique » à être ré-adressée à notre temps.
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Héros ou personnages ? : Le personnel du théâtre de Pierre Corneille
Myriam Dufour-Maître
- Pu De Rouen
- 25 Avril 2013
- 9782877755733
Le mythe du « héros cornélien » a longtemps dominé la scène critique, avant de laisser place à une approche plus dramaturgique des personnages de Corneille, au pluriel, et pièce par pièce. Au passage, la notion même d'héroïsme cornélien s'est trouvée légitimement interrogée. Le héros doit-il se dissoudre alors dans le personnage, fût-il principal, voire dans le type, l'emploi, le rôle ou la place ? Corneille le distingue pourtant, ce « premier acteur » pour lequel le spectateur a de « l'amitié » ; ou plutôt il les distingue, héros et héroïne, tant le théâtre de Corneille est une « dramaturgie du couple » (Marc Fumaroli). Si l'éclat de l'héroïsme demeure manifeste, très concrètement construit - ou mis en question - sur la scène par le jeu des regards, des discours et des voix, son contenu demeure problématique : volonté, vertu, hauteur, point d'exception ? Pour quelles valeurs, et au prix de quels risques choisirons-nous encore aujourd'hui de parler de héros, ou de personnages de Corneille ? Ces questions orientent la réflexion collective que propose ce volume, issu d'un colloque international organisé par le CEREDI et le Mouvement Corneille à l'université de Rouen.