En février 1889, à 39 ans, c'est en tant que membre d'une mission diplomatique que Pierre Loti s'embarque pour un périple en terre marocaine.
Auteur et journaliste à succès, il retrace dans ce journal le parcours de la caravane ministérielle française qui, d'Oran à Fès, sillonne les territoires des tribus bédouines au rythme des fantasias et des mouna.
Sur place, alors que la délégation, cloîtrée dans les appartements luxueux du sultan, est tenue d'assister aux cérémonies officielles, Loti profite d'une petite maison mise à disposition par un ami pour partir à la découverte de la ville sainte. Son goût du costume lui permet de se fondre dans les rues tortueuses et encombrées pour approcher ce « Maroc intime » qui le fascine tant par l'intemporalité et le mysticisme religieux qui y règnent.
Refusant de tomber dans des considérations politiques, Loti prend plaisir à surprendre le lecteur contemporain en laissant transparaître son amour pour ces terres d'Islam qui ont su préserver un idéal d'absolu et résister aux « choses nouvelles » de la civilisation européenne.
Auteur prolixe, Pierre Loti, au fil de ses nombreux voyages, a tenu scrupuleusement son journal, qui lui fournissait la matière indispensable à la rédaction de ses grands romans. Il a aussi inondé les grands journaux de son temps d'articles, reportages, prises de position, discours, voire philippiques enflammées, innombrables.
Pour notre intégrale des Voyages de Loti, six volumes parus depuis 2012, demeurait toute une matière, textes courts, récits brefs, rapides escales où cependant, avec son oeil kaléidoscopique, Loti voit tout, comprend tout et le raconte avec son génie coutumier. Il eût été dommage d'en priver le lecteur. Voici donc une collection de ces « choses vues », comme disait Loti, de ses « impressions de voyages ». Accompagnons-le au Monténégro, à Obock, aux États-Unis, à Séoul, à Mascate, entre autres, avec la même ferveur.
Officier de marine, grand voyageur et romancier à succès, Pierre Loti a sillonné le monde en quête d'ailleurs et d'idéal. Des escales exotiques de ce dandy inspiré est née une oeuvre abondante et colorée.
Si ses romans, comme Pêcheur d'Islande, sont bien connus, ses récits de voyages méritent d'être redécouverts. Voyages au Moyen-Orient rassemble cinq d'entre eux, rédigés entre 1895 et 1907 : Le Désert, Jérusalem et La Galilée sont le fruit d'un long voyage privé de Loti en Terre Sainte. Vers Ispahan est le récit d'une traversée de la Perse, tandis que La Mort de Philae retrace son périple de six mois à travers l'Égypte.
De sa plume chatoyante et sensuelle, cet écrivain nomade plonge le lecteur au coeur du monde oriental pour lequel il éprouvera tout au long de son existence une puissante fascination En couverture : Photo © adoc-photos. Signature : © BHVP - Association de la Régie Théâtrale - Vincent Parot..
Capitaine de frgate et auteur succs en qute de spiritualit et d'exotisme, Pierre Loti a sillonn l'Inde, du sud au nord. Deux textes rendent compte de ses rencontres, impressions et expriences. Publi en 1887, Mah des Indes est le rcit d'une escale au large des ctes du Krala, face Mah, alors l'un des cinq comptoirs franais. En 1899-1900, Loti en mission officielle parcourt une grande partie de l'Inde. Suivant un itinraire dlirant, il explore d'abord l'Inde du Sud qu'il nomme l'Inde des palmes , avant de mettre le cap plein nord vers le Rajasthan, l'Inde affame , et de poursuivre ensuite son priple vers Madras et Delhi. Dans L'Inde (sans les Anglais), Loti, rveur paradoxal, va se perdre dans la moiteur tropicale de l'Inde du Sud, partir la dcouverte des spiritualits brahmaniques, admirer les spectacles des bayadres, pour clore son priple auprs de vieux sages, sur le Gange, dans la ville sacre de Bnars, terme symbolique de cette odysse.
Officier de marine, écrivain, poète et grand voyageur, Pierre Loti s'est inspiré de ses escales exotiques pour composer une oeuvre abon¬dante et colorée.
Dès 1883, il découvre l'Asie à Singapour, et en tirera outre Une relâche de trois heures, deux textes sur l'Annam, Un vieux missionnaire d'Annam et Trois journées de guerre en Annam. Embarqué sur la route de la Chine, en 1885 et en 1900, il fait un voyage au Japon qui lui inspirera nombre de textes pérégrins, dont Japoneries d'automne, mais aussi Madame Chrysanthème et Femmes japonaises. Enfin, Loti effectue en 1900-1901 un long périple à travers tout le continent ou presque - Les Derniers jours de Pékin, Rangoon, les pagodes d'or - qui s'achèvera en apothéose à Angkor. Il en a tiré l'un de ses plus beaux livres, Un pèlerin d'Angkor.
Pierre Loti, créateur en rupture avec son héritage d'Occidental chrétien, partage avec ses récits de voyages sa découverte d'autres continents, d'autres cultures, d'autres fois.
Voici l'histoire d'un véritable coup de foudre entre un homme, officier de marine et un pays, la Turquie, qui va durer toute une vie et, cet homme devenu écrivain, inspirer une part majeure de son oeuvre. Depuis son premier roman, Aziyadé, paru, anonyme, en 1879, jusqu'à Suprêmes Visions d'Orient : Fragments de journal intime 1910-1921, dernier livre publié de son vivant, en 1921. Entre 1876 et 1877, Loti découvre un pays, dont la culture, le mode de vie, les habitants, la religion vont le fasciner, le marquer. Il y effectuera pas moins de neuf voyages ou séjours - certains de quelques jours, d'autres de plusieurs mois, jusqu'en 1913. La Turquie deviendra pour lui sa «patrie turque».
La Turquie a inspiré à Pierre Loti pas moins de cinq ouvrages de non fiction : Fantôme d'Orient (1892), «suite et fin» d'Aziyadé ; Constantinople en 1890 (1892). Trois recueils «de combat» consacrés par Loti à la cause turque, rassemblant des articles publiés dans la presse, des documents et des témoignages : Turquie agonisante (1913), La Mort de notre chère France en Orient (1920) et Suprêmes Visions d'Orient (1921).
Officier de marine, voyageur assoiffé d'exotisme, écrivain, voici sans doute ce qui vient à l'esprit lorsqu'on évoque Pierre Loti. Et pourtant. Cet ouvrage propose de découvrir une tout autre facette de l'académicien épris de mer et d'Orient, celle d'un témoin de son temps, qui a voulu vivre la Première Guerre mondiale au plus près.
Admis à la retraite depuis 1910, il réclame en effet d'être mobilisé. Il obtient alors d'être nommé officier de liaison - un titre qui lui permet, sinon de combattre, d'approcher la ligne de front et de pouvoir rendre compte de ce qu'il voit. Quatre ans durant, ses missions évolueront, mais pas son énergie, ni sa détermination. Il noircit des centaines de pages, dont seront tirés trois ouvrages - La Hyène enragée (1916), Quelques aspects du vertige mondial (1917) et L'Horreur allemande (1918) -, augmentés de quelques textes. Ces articles méconnus regroupés dans Reportages de guerre témoignent de son ultime aventure, vécue sur le sol français.