Pendant l'hiver 1900, l'officier de marine Pierre Loti participe au corps expéditionnaire que les sept puissances occidentales envoient en Chine pour réprimer l'insurrection des Boxers.
Pour la première fois, des barbares d'Occident vont entrer dans la Cité interdite abandonnée par l'empereur en fuite, et même y installer leur campement. Dans l'agonie de la Chine impériale, Pierre Loti part à la rencontre de lui-même, de ses contradictions et de son éternel désenchantement.
Premier roman de Pierre Loti, Aziyadé est un roman d'inspiration autobiographique qui se déroule en Turquie dans les années 1876-1877, pendant la crise des Balkans. L'histoire met en scène un jeune officier de vingt-sept ans qui débarque à Salonique et s'éprend d'une jeune et belle circassienne, prisonnière du harem d'un riche vieillard d'Istanbul : c'est le début d'un amour interdit et impossible... Ce roman, où s'entremêlent le journal intime du héros et ses correspondances, est emblématique de l'orientalisme qui marqua l'art au XIXème siècle. Revisitant le mythe romantique de l'amour tragique, l'écriture élégante de Pierre Loti nous transporte dans les charmes sensoriels d'un Orient suranné, fait de parfums sensuels et de couleurs chatoyantes.
Rarahu (idylle polynésienne) est une oeuvre écrite par Pierre Loti.
Note : Pierre Loti, dont une grande partie de l'oeuvre est d'inspiration autobiographique, s'est nourri de ses voyages pour écrire ses romans, par exemple à Tahiti pour Le Mariage de Loti (Rarahu) (1882). La reine Pomare lui donne le surnom de Loti, du nom d'une fleur tropicale. Tenu à une obligation de réserve du fait de sa qualité d'officier de marine, il n'en fait son nom de plume qu'à partir de 1876.
Rarahu était une petite créature qui ne ressemblait à aucune autre, bien qu'elle fût un type accompli de cette race maorie qui peuple les archipels polynésiens et passe pour une des plus belles du monde ; race distincte et mystérieuse, dont la provenance est inconnue.
Louis-Marie-Julien Viaud dit Pierre Loti est un écrivain et officier de marine français, né le 14 janvier 1850 à Rochefort et mort le 10 juin 1923 à Hendaye.
Pierre Loti, dont une grande partie de l'oeuvre est d'inspiration autobiographique, s'est nourri de ses voyages pour écrire ses romans, par exemple à Tahiti pour Le Mariage de Loti (Rarahu) (1882), au Sénégal pour Le Roman d'un spahi (1881) ou au Japon pour Madame Chrysanthème (1887). Il a gardé toute sa vie une attirance très forte pour la Turquie, où le fascinait la place de la sensualité : il l'illustre notamment dans Aziyadé (1879), et sa suite Fantôme d'Orient (1892).
Pierre Loti a également exploité l'exotisme régional dans certaines de ses oeuvres les plus connues, comme celui de la Bretagne dans le roman Mon frère Yves (1883) ou Pêcheur d'Islande (1886), et du Pays basque dans Ramuntcho (1897).
Membre de l'Académie française à partir de 1891, il meurt en 1923, a droit à des funérailles nationales et est enterré à Saint-Pierre-d'Oléron, sur l'île d'Oléron, dans le jardin d'une maison ayant appartenu à sa famille. Sa maison à Rochefort est devenue un musée.
Pudique, Le livre de la pitié et de la mort est l'ouvrage le plus émouvant de Pierre Loti (1850-1923), qui sut trouver les mots justes pour évoquer le deuil et le souvenir d'êtres chers - humains ou animaux - et marquants. Deux textes magnifiques, parmi les plus célèbres de l'auteur de Pêcheur d'Islande, Tante Claire nous quitte et Vie de deux chattes , viennent éclairer notre rapport intime au passé mort et rappeler que Loti fut aussi un ardent défenseur de la condition animale.Ce que nous demandons à la littérature ne tient pas au loisir. Mais bien à notre rapport au monde.Nous n'en attendons pas leçon, mais nous lui demandons d'agrandir nos questions, de nous aider à être plus forts pour déchiffrer le réel.Et ce n'est pas, pour un auteur, le moindre défi. On connaît Loti pour ses romans : ils vieillissent.Mais ses carnets de voyage, et les récits par lesquels il se saisit à bras le corps d'un minuscule fragment de réel et nous l'offre, on a encore ce continent d'écriture devant nous.Le livre de la pitié et de la mort, central dans l'oeuvre de Loti, rassemble une série de textes autobiographiques ayant tous pour objet le rapport à la mort, ses rituels.Rien de morbide ni de glauque : ce que nous approchons, ce sont les maisons, ces deux chaises de jardin où les deux soeurs âgées vont s'asseoir tandis qu'on enterre le chat, mais qu'on retrouvera lorsque la tante Claire, une des deux soeurs, passera elle aussi.Si Loti aborde ce qui ne peut se décrire, c'est en toute connaissance de la leçon à prendre pour l'art des histoires : la présence et les visages, comme ces enfants malades de Pen-Bron (le cimetière en existe toujours), ou ces scènes de son quotidien d'officier naval (lire aussi cette exhumation de marins morts, dans mon Aimez-vous assez Loti ?). L'écriture, depuis le XIXe siècle finissant d'où nous vient Loti, jusqu'à notre atelier contemporain, n'a cessé de se donner pour tâche l'immédiat présent. C'est ce qui fait la haute modernité de ce qui se joue ici sous ces textes, l'éclatement à quoi ils procèdent, dans l'ordre pourtant le plus élémentaire.
Encore enfant, Pierre Loti avait rêvé devant les images évocatrices de la cité d'Angkor. Ce n'est que bien longtemps après qu'il réalise son rêve lorsqu'il fait le voyage d'Angkor en 1901 lors d'une escale. Très évocateur, le merveilleux récit de Pierre Loti nous plonge dans les splendeurs de la cité mythique des rois khmers.
Ou la condition de la femme dans l'Empire ottoman finissant. Pierre Loti mêle, en une exquise alchimie, réalité et fiction. Dans le mystérieux chassécroisé de l'intrigue, Loti, le nostalgique de l'Empire ottoman, prend la défense de la femme turque et plaide pour son émancipation. Au début du XXe siècle, un écrivain français déjà célèbre occupe un poste diplomatique à Istanbul. Une jeune femme de la haute société turque et deux de ses amies entrent secrètement en contact avec lui. Entre ces admiratrices voilées, prisonnières d'un mode de vie ancestral et l'auteur captivé se met en place un jeu relationnel subtil et violent où émotions et sentiments parfois contradictoires s'expriment dans un décor envoûtant...
Plus qu'un roman, c'est, de 1875 à 1883, la chronique d'une amitié entre le narrateur, officier, et le gabier de misaine Yves Kermarec. Il est «grand, fort et beau», sa conduite est exemplaire, sauf aux escales où l'alcoolisme, mal héréditaire chez lui, le reprend. Son père, ses frères Gildas et Gouven en ont déjà eu leur vie ruinée. La mère d'Yves fait promettre au narrateur de protéger toujours le jeune homme «comme un frère», et il s'y emploie. Le livre fait alterner les scènes de vie quotidienne en mer avec les escales, à Brest surtout et à Plouherzel, dans la famille du marin.
Au moment d'arriver au Japon, le narrateur explique à son fidèle «frère Yves» qu'il entend s'y marier «avec une petite femme à peau jaune», le temps de l'escale. À Nagasaki, dans une maison de thé, il rencontre M. Kangourou, l'entremetteur qui se charge de lui trouver une épouse. Mais lors de la solennelle présentation, Loti refuse Mlle Jasmin, trop jeune et surtout trop japonaise. Il se choisit une autre femme au physique moins typé, Chrysanthème. Il l'épouse donc, et s'installe dans un logement loué à un vieux couple pittoresque, M. Sucre et Mme Prune. Mme Chrysanthème attendrit parfois Loti, mais elle l'ennuie et l'exaspère plus souvent, comme tout ce qui est japonais. Ces sentiments mêlés se révèlent dans une série d'épisodes brefs, scènes de la vie quotidienne: toilettes, repas, promenades, fêtes. Rien ne séduit longtemps le narrateur, parfois submergé par des souvenirs d'enfance ou de sa vie à Istamboul. Pour tromper son ennui, il essaie d'imaginer une aventure entre Yves et Chrysanthème. Lorsque repart son navire, il n'a toujours compris ni le Japon ni Chrysanthème...
Pierre Loti raconte ici son enfance. Enfance pleine de tendresse, d'amitié et de mystère. Enfance de petit garçon songeur, vivant dans un mondé d'irréalités sur lequel l'éducation n'a point dé prise, formant sans cesse mille rêvés grandioses et impossibles, mais au travers desquels, déjà, une double vocation s'éveille...
En 82 brefs chapitres, Loti nous conte autant de souvenirs d'enfance: images, anecdotes, portraits (grandsmères ou cousines), évocations de lectures, souvenirs de la vie scolaire, naissance du désir de partir, inspiré par le spectacle des beaux papillons ou par la présence lointaine du frère marin voyageant en Orient.
«Ce sera une histoire bien décousue que celleci, et mon ami Plumkett était d'avis de l'intituler: Chose sans tête ni queue. Elle embrassera douze années de notre ère et tiendra, je pense, en une vingtaine de chapitres (dont un prologue, comme dans les pièces classiques). L'intrigue ne sera pas très corsée, il y aura un intervalle de dix ans pendant lequel il ne se passera rien du tout, et puis, brusquement, cela finira par un tissu de crimes. Il y aura deux personnages portant le même nom, une femme et une bête, et leurs affaires seront tellement amalgamées, qu'on ne saura plus trop, à certains moments, s'il s'agit de l'une ou s'il s'agit de l'autre. Mes aventures personnelles viendront s'y mêler aussi, et, pour comble de gâchis, les réflexions de Plumkett.» Petit récit sous forme de journal, entre l'Algérie et Rochefort, qui mêlent le malheureux destin d'une jeune Algérienne et les multiples pensées nostalgiques que Pierre Loti éprouvent, ici et ailleurs. L'exotisme ne fut pour rien dans le succès de Pierre Loti (l8501923), officier de marine qui sillonna les mers du monde pendant plus de cinquante années. Au fil de ses voyages, il ne cesse de tenir un journal intime d'on il puisera la matière de ses romans. Suleïma se présente comme un montage des pages écrites lors de ses escales en Algérie, de 1869 à l880.
Encore enfant, Pierre Loti avait rêvé devant les images évocatrices de la cité d'Angkor. Ce n'est que bien longtemps après qu'il réalise son rêve lorsqu'il fait le voyage d'Angkor en 1901 lors d'une escale. Lorsqu'il fait ce voyage d'Angkor en 1901, Pierre Loti exauce aussi l'un de ses rêves d'enfant. En révélant au célèbre voyageur le sens de son existence, ce périple devient à la fois un pèlerinage et une véritable leçon de sagesse. Puissamment évocateur, le magnifique récit de Pierre Loti nous plonge dans les splendeurs de la cité mythique des rois khmers, mais il peut se lire aussi comme la parabole intime du crépuscule d'une vie de marin, de grand voyageur et d'écrivain.
Officier britannique sur le Reindeer, Harry Grant fait une escale de six mois à Tahiti, où les femmes le baptisent «Loti». Il est séduit par la beauté de la jeune Rarahu, et l'«idylle polynésienne» se poursuit dans les îles, décor enchanteur, mais aussi peuplé de fantômes. Loti fréquente la reine Pomaré, vieillissante et dont la descendance est rongée d'un mal héréditaire. Il cherche aussi à rencontrer Taïmaha, qui fut la maîtresse de son frère George, venu là treize ans plus tôt, et dont elle eut des enfants. La quête est décevante, Loti découvre que les deux garçons qu'on lui présente ne sont pas de George...
«Je puis très bien me figurer qu'un peintre d'aujourd'hui fasse quelque chose comme ce que l'on trouve dépeint dans le livre de Pierre Loti, Le Mariage de Loti, où la nature d'Otahiti est décrite. Un livre que je puis te recommander fortement.» Vincent Van Gogh, Lettre à sa soeur (1888) Biographie de l'auteur Pierre Loti (1850-1923), officier de marine, membre de l'Académie française, figure majeure de la littérature du début du XXe siècle, est un écrivain voyageur mythique.
À Salonique, alors ville turque, un officier de marine anglais, Loti, revenu de tout, rencontre la jeune Circassienne Aziyadé, mariée à un vieillard turc. Ils parviennent à se revoir régulièrement grâce au domestique Samuel. Mais Loti est appelé à Stamboul où Aziyadé ne doit retourner que plus tard. Seul à Stamboul, il attend qu'elle vienne le rejoindre et, escorté du troublant Samuel, mène une vie de débauche. La jeune femme arrive enfin...
Jeune paysan cévenol, Jean Peyral sert au Sénégal dans les spahis. Il est très beau et un peu naïf. La mulâtresse Cora le séduit avant de le tromper cruellement. Il se laisse alors aimer par Fatou, petite Noire de seize ans. Trois ans après, il vit toujours avec Fatou, ce qui fait obstacle à son avancement. Un jour, il est muté à Alger, occasion de rentrer en permission au pays, de revoir ses parents et sa fiancée, Jeanne. Mais un de ses amis le supplie de le laisser partir à sa place. Presque indifférent, Jean accepte. Il prend alors part à une expédition en Guinée, au retour de laquelle il chasse Fatou, voleuse et paresseuse.
Raymond, ou, comme on dit en basque, Ramuntcho, est âgé de dixhuit ans. Il vit avec sa mère, Franchita, qui s'est séparée de son époux, appartenant à une sphère plus évoluée, plus sceptique aussi, de la société. Le jeune homme n'a que deux activités: la pelote basque et la contrebande. Toutes deux l'entraînent à une errance continuelle, tantôt brillante et presque glorieuse, tantôt sombre et entourée de périls. Ramuntcho est pourtant simple, naïf, et, malgré l'empreinte de son père, à peu près fidèle à la foi de son enfance. Il est surtout amoureux de Gracieuse. Les deux jeunes gens se retrouvent pour danser le fandango et pour parler le soir, assis sur un banc. Si Arrochkoa, le frère de Gracieuse, aime Ramuntcho et favorise, autant qu'il le peut, cette union, la dure Dolorès, leur mère, méprisant la pauvreté de Franchita et de son fils, semble décidée à ne jamais permettre le mariage des deux jeunes gens...