«Je sens très fortement un appel à nager, comme une attraction physique. L'eau s'offre dans un présent intemporel ; elle appartient à la jeunesse, et surtout à l'enfance : quand les gens se précipitent vers l'eau, ils sont comme happés par un bonheur qui les dépasse...»Chantal Thomas a grandi à Arcachon entre deux éléments fondateurs, l'eau et le sable. École du regard et du silence, cet horizon premier a forgé ses principes d'existence : autonomie, attention à l'instant et à l'impermanence. Synonyme de liberté, d'amour de son corps, la nage contribue à l'émancipation des femmes.Plage et page se confondent... Chantal Thomas évoque ses voyages, ses lectures, les figures artistiques qui l'ont marquée. De New York à Nice, de Roland Barthes à Patti Smith, elle nous immerge dans une vie nomade où l'écriture prend corps.
«De notre aventure, je ne sais pas ce qui est resté le plus clairement imprimé dans mon esprit : les visages ou les paysages, les pierres que nous avons vues ou les atmosphères que nous avons flairées en chemin. Ce qui est sûr, c'est que ce voyage a été le plus terre à terre et en même temps le plus visionnaire de tous ceux que j'ai faits. Tandis que le poids de mon sac à dos m'ancrait fermement au sol, ma tête vagabondait parmi les nuages, à la manière d'un cerf-volant, et en même temps la bonne chère méditerranéenne provoquait d'appétissants courts-circuits avec l'Histoire.»Dans cette bible voyageuse, Paolo Rumiz ressuscite la Via Appia, vingt-trois siècles après sa construction. Après six cent douze kilomètres et vingt-neuf jours de marche, Rumiz dégage cette voie légendaire des toiles d'araignées sous lesquelles l'oubli et l'incurie l'avaient ensevelie. Pas après pas, il nous conduit vers les merveilles cachées de la mère de toutes les routes, plus ancienne et plus variée que le chemin de Compostelle. Ce récit passionnant propose, pour la première fois, une cartographie complète de ce parcours mythique reliant Rome à la Méditerranée. En restituant la Via Appia au patrimoine européen, Paolo Rumiz espère «qu'une armée de voyageurs vienne à leur tour suivre ce fil d'Ariane qui serpente à travers les splendeurs de l'Italie méridionale».
«C'est pas la Corse ici. On te tue pas. C'est plus subtil. C'est sournois. La peur...»Depuis les années 1960, le «système» agro-industriel fait naître des empires transnationaux et des baronnies rurales. Il crée des usines et des emplois. Il entraîne la disparition progressive des paysans, l'asservissement de nombreux salariés de l'agroalimentaire, l'altération des écosystèmes et la généralisation de la nourriture en boîte. Il s'impose au nom de la realpolitik économique et de la foi dans une certaine idée du « progrès ». Il prospère grâce à la bienveillance, l'impuissance ou la lâcheté des autorités. Il engendre ses propres mythes, capables de façonner durablement les mentalités. Il enrichit considérablement une minorité, alors que certains se contentent de survivre grâce aux subventions ou doivent s'estimer heureux parce qu'ils ont un travail. Il fait taire des récalcitrants à coups de menaces, de pressions, d'intimidations, de calomnies ou de sabotages. La violence est son corollaire. Le silence, son assurance-vie. Comment le définir ? «Féodalité», répondent les uns. «Esclavage moderne», disent les autres. «Oligarchie» ou «mafia», jurent certains...Enquête au long cours jalonnée de témoignages saisissants, Silence dans les champs est une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France : la Bretagne.
«Au fond, je sais que je n'ai pas d'autre choix que de repousser au maximum les frontières de ce que je sais faire pour avoir la possibilité d'éprouver un plaisir essentiel et puissant.»Rien n'arrête Kilian Jornet. Sans cesse en quête de nouveaux défis, la légende de l'ultra-trail est née pour affronter les sommets. L'impossible, il l'a déjà atteint, lors de sa double ascension de l'Everest. Cette vie passée à repousser les frontières de l'extrême repose sur une discipline rigoureuse, des entraînements réguliers et pénibles et une maîtrise technique irréprochable : toute victoire a un prix.Dans ce récit poignant et profondément honnête, Kilian Jornet se confie. Il raconte son enfance, ses choix, ses peurs, ses aventures hors norme, ses trophées et ses erreurs. Avec humilité, il témoigne de sa carrière prodigieuse. Avec enthousiasme, il nous conduit avec lui, là-haut, goûter l'air des cimes et partager ce qui seul compte : l'amour puissant de la montagne.
Highlights the best Prague has on offer from museums, galleries and markets to views from on high. This guide provides information on the capital's top attractions from medieval Charles Bridge and the picturesque Old Town Square to the cities wealth of baroque art and architecture.
Black Shield, Wagner, Sadat, Blackwater... les sociétés militaires privées n'ont jamais été aussi nombreuses. Elles sont de plus en plus puissantes et interviennent sur tous les fronts. Elles participent aux combats, à la collecte des renseignements, à la formation des militaires ou encore à la logistique. Ce sont des lames de fond que l'on entend s'écraser en Ukraine, en Libye, en Irak, en Syrie, en Chine, en Somalie, au Tchad... emportant avec elles des vies humaines, sans cadre juridique pour les protéger et mettant à mal les combats pour la liberté et la démocratie.Devenues des acteurs incontournables de la guerre, ces milices peuvent exploiter les terrains de guerre au service d'un État, d'intérêts financiers ou d'une idéologie, commettre des crimes, déstabiliser des pays fragiles, influencer des élections et nier toute responsabilité.Kamal Redouani, documentariste et grand reporter, a assisté à leur émergence sur les terrains de guerre depuis près de vingt ans et livre ici une enquête inédite sur leurs origines et leurs implications insidieuses sur les conflits actuels.
Cécile Coulon raconte l'univers dans lequel elle a grandi et qui l'a façonnée : le village de Saint-Saturnin, en Auvergne, au pied des lacs et des volcans. Au coeur de ses paysages, elle pratique la course à pied, une activité indissociable de l'écriture : « Dans le rythme de la course et dans la foulée, il y a le même rythme et la même respiration, la même musique que dans l'écriture. On n'écrit pas sans souffle, aucun livre n'est immobile ! » Ce voyage en Auvergne est aussi le parcours d'une lectrice et d'une autrice. Curieuse, éclectique, Cécile Coulon a développé son imaginaire entre les oeuvres de la culture classique et celles de la culture populaire moderne. Lectrice de Marguerite Yourcenar, MarieHélène Lafon ou encore John Steinbeck, elle voue par ailleurs un culte à Stephen King, son premier choc de lecture. Son rapport au paysage, à la fiction, a été forgé par ces écrivains, mais aussi par les figures de Marvel (Batman, Spiderman), les mondes de la Fantasy (Narnia, Tolkien) ou encore d'Harry Potter. Le château de Poudlard ne se situe-il pas quelque part au coeur des montagnes écossaises, qui évoquent un peu... l'Auvergne ?
Seule, en pleine nature sauvage dans les forêts profondes du sentier canadien des Appalaches, Katia Astafieff a beau être une grande marcheuse, son voyage a été bien plus difficile et mouvementé que prévu ! Surtout lorsque les ours rôdent.
L'auteure à succès de Comment voyager seule quand on est petite, blonde et aventureuse nous embarque au coeur du wilderness avec au générique :
La montagne, la forêt, des ours, mais pas que ! Des baleines, des phares, des histoires de naufrages et de torpille, des ponts couverts, des motels comme dans les films américains, des moustiques, du brouillard, des fougères, des livres dépecés, des repas lyophilisés... De l'émerveillement, des frayeurs, des peines, des lenteurs, des douleurs, un peu de larmes et de sang ! Et quelques rencontres :
Un randonneur casse-bonbons, un Colombien, une Québécoise bienfaitrice, un vieux en décapotable, un pêcheur mignon, un porc-épic, des oiseaux et des orignaux. Et surtout : l'ours !
Dès 1933, Kessel est envoyé par Le Matin aux États-Unis pour relater la crise. Dans L'Amérique aux abîmes, l'écrivain-reporter écume les quartiers d'affaires et les bas-fonds miséreux de New York. Kessel retournera par la suite plusieurs fois outre-Atlantique. En 1936, il visite sans illusion la grande usine du cinéma américain (Hollywood, ville mirage) ; en 1948, il couvre l'élection surprise de Truman (Retour en Amérique) ; en 1959, il s'immerge dans le show-biz clinquant de Broadway. En 1960, Du fond de l'abîme, reportage cher à son coeur, dépeint les ravages de l'alcoolisme et l'espoir porté par l'expansion des Alcooliques Anonymes.Pour ses articles, le journaliste ne ménage pas ses efforts : il fréquente les lieux les plus insolites, interroge toutes les strates de la société américaine, aussi bien infortunés alcooliques que vedettes de théâtre et producteurs de cinéma, avocats et financiers, jusqu'au président Roosevelt. Cet ouvrage constitue un récit sans filtre des États-Unis de l'autre siècle, cousu d'allers-retours et de rencontres hautes en couleur.
Il aurait pu commander le paquebot France ou finir amiral. Il a préféré se «promener sur des bateaux à voile», les célèbres Pen Duick d'Éric Tabarly, dont Gérard Petipas a été le navigateur - l'homme chargé de faire le point - durant les années les plus glorieuses. Après avoir moissonné toutes les victoires possibles, Petipas est devenu l'associé du plus célèbre des skippers, son second à terre, son agent, l'homme sans lequel Éric Tabarly n'aurait pu continuer à gagner, peut-être même à naviguer.Capitaine au long cours, Gérard Petipas a passé sa vie à se réinventer. Dans ces mémoires, il se retourne sur un sillage de plus de soixante années, commencé à bord d'un petit chalutier normand, suivi de voyages en cargo au bout du monde, de missions à bord d'un navire de guerre et de courses à la voile avec Tabarly. Après ces centaines de milliers de milles en mer, Petipas a entamé une autre course à terre, pour créer de toutes pièces une entreprise profitable aux activités aussi variées que la fabrication de bateaux, l'édition de best-sellers ou l'organisation de courses.Ce livre raconte au plus près un Éric Tabarly intime et la vie trépidante de son ami le plus proche.Une vie de marin.
Les nombreuses femmes qui ont eu l'audace d'entreprendre de longs voyages ont pour la plupart disparu dans les brumes de l'histoire. Aujourd'hui, leurs récits sont redécouverts.Grâce à la marche, ces femmes ont trouvé leur indépendance et se sont parfois même autorisé un changement de vie radical. Nan Shepherd, poétesse écossaise ; la peintre galloise Gwen John ; Clara Vyvyan, voyageuse et randonneuse ; l'écrivaine et philosophe Simone de Beauvoir ou Georgia O'Keeffe, célèbre peintre américaine, en témoignent.Artistes, philosophes, écrivaines, ces femmes ne marchaient pas pour jouir de toute la liberté dont peut jouir un homme, ni pour faire de l'exercice.Elles marchaient afin de penser par elles-mêmes, de mettre de l'ordre dans leurs émotions, d'affirmer leur indépendance. Elles marchaient pour exister.
Chimère, Banshee, la Dame blanche, Échidna, Kali, Lilith, Oiwa, la vouivre, Baba Yaga...Hideuses ou resplendissantes, mi-humaines, mi-animales, sorties des entrailles de la Terre ou des arrières mondes, les créatures montrueuses féminines peuplent l'imaginaire de toutes les civilisations.À travers les millénaires et les continents, ce bestiaire nous invite à questionner le caractère féminin de la monstruosité, à interroger les peurs, angoisses et fantasmes liés au féminin, à comprendre pourquoi monstruosité et féminité ont été à ce point liées.
«Je suis entièrement sous l'eau. La pointe de mes cheveux effleure la surface toute proche. Je les sens danser librement. Les bras se déploient avec légèreté, les mains se délient, dialoguent avec le fluide. Les pieds qui reposent à peine sur le fond ajustent leurs appuis. L'équilibre est rétabli. Le corps que la gravité a cloué sur terre retrouve ses réflexes aquatiques. Je reste ainsi quelques secondes dans une immobilité relative en forme de recueillement. La mer m'a tant manqué.»Quand l'éloignement renforce l'attachement, que le risque met en lumière la nécessité, Guillaume Néry retient son souffle pour se sentir en vie, s'immerge pour prendre un nouvel élan, s'abandonne corporellement et laisse les pensées dériver avec le courant. En remontant à la surface, il retourne à une vie terrestre apaisée.Après son accident de plongée qui a failli lui coûter la vie, Guillaume Néry a rapporté des profondeurs des enseignements qui initient son cheminement. Du sport à la contemplation, il a fait de la mer un espace intime et un lieu de création. Sa quête va désormais bien au-delà des records. L'océan est son paradis mais aussi le coeur de son engagement pour la préservation de la nature.
Il en va des civilisations et peuples comme des étoiles : ils naissent, s'épanouissent et disparaissent. Sumériens, Spartiates, Étrusques, Mochicas, Aksoumites, Mayas ou nomades mongols ont en commun d'avoir, durant plusieurs siècles ou quelques décennies, connu un mode de vie remarquable, développé des savoir-faire élaborés, brillé par leurs réalisations artistiques, leur culture, leur médecine ou leur connaissance des astres.Aztèques au funeste calendrier, Pascuans aux étranges Moai scrutant l'horizon, ou plus près de nous Tasmaniens et Héréros au tragique destin, Onas et Alakalufs de la Terre de Feu, cet atlas invite à une exploration poétique du monde, à une rencontre avec quelquesunes des civilisations brillantes ou plus obscures, qui jalonnèrent l'Histoire.
Le 8 juillet 2017, le Pourquoi Pas ?, vaisseau de la flotte océanographique française, appareille pour une mission scientifique de trois semaines au beau milieu de l'océan Atlantique. Les buts de cette expédition : observer un champ hydrothermal situé à 1700 mètres dans les profondeurs sous-marines et étudier sa faune extraordinaire. Parmi les soixante-quinze marins et scientifiques embarqués, s'est glissé David Wahl, investi de sa propre mission. Trois semaines durant, l'écrivain rédige son journal de bord.Ce rare témoignage - où se rencontrent l'émergé et le submergé mais aussi la poésie et la science - rend compte de l'existence d'un univers des grandes profondeurs encore méconnu, mystérieux, hostile et qui ne cesse d'attiser la curiosité. Avant même d'être totalement explorés, les abysses sont menacés par le risque d'une exploitation humaine. Autant qu'une ode à la beauté sous-marine, c'est un appel à la raison et à la protection de ces écosystèmes que livre David Wahl.
Bernard Moitessier a acquis une renommée internationale après son tour du monde et demi en solitaire, en 1968-1969, à la suite duquel il publie La Longue Route, sans doute le livre le plus emblématique, qui fut traduit dans plusieurs langues. Un chant, un poème à la mer, où l'homme, son bateau et les éléments se pénètrent et vibrent à l'unisson. Parti le 22 août 1968 de Plymouth pour participer au tour du monde en solitaire et sans escale organisé par le Sunday Times, Bernard Moitessier, après avoir " bouclé la boucle " en vainqueur, ne s'arrête pas et décide de poursuivre sa route. Ce marin hors norme a voulu aller jusqu'au bout de la résistance humaine et de celle de son bateau, sur une mer tour à tour câline ou rugissante comme un fauve. C'est, à l'époque, le plus long voyage en solitaire, 37 455 milles sans toucher terre, dix mois seul entre mer et ciel, avec les dauphins, les poissons volants, les oiseaux et les étoiles.
Quadri-amputé à 26 ans, qui aurait pu imaginer que je réaliserai mes rêves les plus fous ? Traverser la Manche ou relier les cinq continents à la nage, venir à bout du Dakar, le Rallye-Raid le plus éprouvant au monde, sauter en parachute, faire de la plongée sous-marine... Ou tout simplement me brosser les dents !Certains événements obligent à repenser notre vie, notre relation aux autres, à définir de nouveaux objectifs et à s'offrir d'autres chances. Pour que nos rêves deviennent réalité, que le changement puisse opérer, il nous faut jeter toutes nos forces dans la bataille et surtout rêver grand. Chaque jour échafauder les plus improbables défis et oser d'autres plus petits. Pour cela, écoutez votre voix intérieure et votre instinct !En treize chapitres, je ne propose ni modèle, ni vérité, ni recette miracle, juste quelques clés. Treize, le chiffre redouté. Tout un symbole pour conjurer le sort, aller contre les préjugés et ne jamais se laisser dicter ses pensées.
«Imaginez que pour mettre au monde un enfant, vous ayez besoin de faire appel au vent, à l'eau, au feu ou à une autre nature que la vôtre. Comme si vous demandiez à un arbre d'apporter jusqu'à vous l'élu de votre coeur! Comme si le végétal devenait le lien d'une union fructueuse entre vous et l'autre... Les plantes sont partout autour de nous et nous posons sur elles un regard tantôt distrait, tantôt émerveillé, sans soupçonner l'activité incessante qui règne derrière leur relative immobilité.»Des relations symbiotiques entre flore et faune, en passant par les tromperies et autres jeux de dupe, le mutualisme, l'influence des milieux et de l'évolution, Joanne Anton nous fait découvrir une vie sexuelle végétale débordante d'inventivité, voire d'excentricité pour les mammifères que nous sommes. À observer de plus près la sexualité flamboyante des plantes qui savent se faire aimer par tant d'animaux, comment ne pas être séduit?
«Je vis dans une ville qui subit l'amour de plus de trente millions de personnes par an. Aucune raison de se plaindre, me direz-vous; il y a pire comme destin:être atteint de leucémie, de toxicomanie, ou encore survivre dans les déserts glacés des zones polaires où seules certaines variétés de lichens osent pousser. Et pourtant, aujourd'hui pour ses habitants, vivre à Venise signifie surtout observer sa ville en train de mourir.»Mariée à un Vénitien depuis de longues années, c'est seulement lorsqu'elle a su piloter sa topetta sur la lagune que Petra Reski s'est sentie pleinement vénitienne. Dans ce livre dédié à «sa» ville, elle partage ses souvenirs intimes entre le cinéma San Marco, le théâtre Ridotto et d'autres lieux mythiques et nous fait partager la parenthèse enchantée du confinement qui a rendu les canaux à ses habitants...Cette déclaration d'amour vivante et attachante est avant tout une contre-carte postale. Écrit sans complaisance, ce récit témoigne de la nécessité d'un engagement politique et citoyen pour sauver Venise de la corruption institutionnalisée, du tourisme destructeur et de l'urgence écologique qui la menacent.
«Nous autres, enfants de l'Europe des riches, qui a produit Auschwitz, nous qui passons pour des êtres civilisés, vivant dans une paix apparente depuis plus de soixante-dix ans, nous pensions être sortis de tout cela. Et aujourd'hui que le monde en est réduit au sauve-qui-peut, aujourd'hui que la grande fuite a commencé, nous sommes encore tout imprégnés du sentiment déraisonnable d'être étrangers aux désastres qui nous environnent.»Face à tant de violence destructrice, d'où pourrait bien venir un élan de reconstruction de l'Europe? Qu'y a-t-il encore d'authentique dans un Occident submergé par le matérialisme? Pourrons-nous nous rétablir sans avoir besoin d'autres guerres et catastrophes?À l'urgence de ces questions, Paolo Rumiz cherche une réponse dans les lieux et parmi les personnes qui continuent de tenir le fil des valeurs essentielles. Ce sont les disciples de Benoît de Nursie, le saint patron de l'Europe. Rumiz les a cherchés dans leurs abbayes, de l'Atlantique aux rives du Danube, des lieux plus forts que les invasions et les guerres. À l'heure où les semeurs d'ivraie tentent de déchirer l'utopie de leurs pères, les hommes qui y vivent selon une «règle» plus que jamais valable aujourd'hui nous disent que l'Europe est, avant tout, un espace millénaire de migrations.
«Avec ces hommes qui n'étaient pas de ma race, j'ai vécu au grand large plus de cinq lentes semaines. Je les ai vus à toutes heures du jour et de la nuit. Je les ai écoutés longuement, aussi bien lorsqu'ils chantaient que lorsqu'ils se plaignaient. Dans cette intimité de chaque minute, qui est le propre de la vie d'un navire morutier, j'ai senti leur fatigue, leur rancoeur et leurs espoirs.»Émile Condroyer, romancier et journaliste, rend un hommage puissant à tous les travailleurs de la mer confrontés à un élément qui ne connaît pas de repos.Dans Les Hommes dans la tempête, de Ouessant à l'île de Sein, de phare en phare, les coups de vent rythment la vie des navigateurs à l'ancre, des gardiens de phares, des sauveteurs et des familles restées au port. Peur, folie, mort tissent des destins tragiques, où le courage et l'héroïsme émergent en permanence.Dans les houles d'Islande est le récit d'une immersion de cinq semaines sur un navire morutier. Jour et nuit, dans l'intimité la plus étroite, Émile Condroyer est parti sur les traces des Pêcheurs d'Islande de Pierre Loti pour sentir le courage et l'humilité de ces héros maritimes.