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Incertain Sens
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Documents relatifs à l'édition pirate du Traité du style de Louis Aragon par Gérard Berréby
Gérard Berréby
- Incertain Sens
- 13 Mars 2024
- 9782914291927
Gérard Berréby s'entretient avec Aurélie Noury sur ce qui constitue sa première expérience éditoriale, au tout début des années 1980. En décidant de réaliser sur sa seule initiative une édition pirate du livre d'Aragon - alors opposé à tout retirage -, Gérard Berréby soulève plusieurs questions liées à l'appropriation et à l'autoédition : la copie et le faux, la circulation des textes, le détournement, le droit d'auteur, l'édition comme geste politique, la prescription, etc.
L'épisode, inédit dans l'histoire de l'édition généraliste, aura provoqué de nombreuses réactions dans le monde littéraire, jusqu'aux poursuites judiciaires engagées par Gallimard. À partir des témoignages et documents d'époque, analysés par Berréby et mis en perspective par Nathalie Leleu plus de 40 ans après, l'ouvrage retrace les circonstances d'un geste fondateur pour le futur directeur des éditions Allia. -
Écrit en une nuit, à l'âge de 21 ans par Pierre Escot, Piotr est le possible monologue intérieur d'un comédien, aux prises avec l'omniprésence de son personnage, tour à tour héroïque ou cruel. Un combat face à lui-même, à son double, à la fois inspirant et paralysant. Un texte que Denis Lavant a créé en lecture au Théâtre Ouvert en 1989 et qui en signe ici la postface.
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Dix éditeurs de livres d'artistes par eux-mêmes (1960-1980) Tome 1
Anne Moeglin-Delcroix, Collectif
- Incertain Sens
- 9 Janvier 2023
- 9782914291910
Cet ouvrage recueille les témoignages, en français, d'un ensemble d'éditeurs de livres d'artistes parmi les premiers. Durant les deux décennies fondatrices 1960 et 1970, ils ont été des pionniers dans le pays où ils exerçaient et où certains exercent encore: herman de vries en Allemagne, Irmeline Lebeer-Hossmann et Guy Jungblut en Belgique, Yvon Lambert et Michel Durand-Dessert en France, Maurizio Nannucci et Maurizio Spatola en Italie.
À l'intérêt historique de ces entretiens, riches d'informations de première main, s'ajoute un second, théorique : ils conduisent à réévaluer la place de l'éditeur dans la production des livres d'artistes au moment où le genre prend son essor. En effet, les artistes ont souvent déclaré avoir choisi le médium du livre pour s'affranchir des contraintes institutionnelles et du marché de l'art. L'autonomie était le mot-clé. Aussi ont-ils mis en avant le modèle de l'autoédition et minoré l'intervention des éditeurs. Or, les entretiens réunis ici montrent, exemples concrets et anecdotes instructives à l'appui, que ces éditeurs ont été des acteurs décisifs dans l'histoire du livre d'artiste à ses débuts.
Sans doute leur rôle est-il différent de celui de l'éditeur d'art traditionnel : le but de cette enquête est précisément de contribuer à cerner les caractéristiques d'une fonction éditoriale originale. Ainsi sont mis en lumière dix éditeurs non conformistes, qui ont chacun marqué de son empreinte singulière le livre d'artiste en train de se définir. -
Le livre d'artiste : quels projets pour l'art ?
Anne Moeglin-Delcroix, Leszek Brogowski
- Incertain Sens
- 10 Mars 2014
- 9782914291613
Le livre d'artiste est une forme récente de création où l'artiste utilise le support du livre pour produire une oeuvre à part entière. Sous l'apparence d'un livre ordinaire, souvent modeste, il cherche à intervenir dans le champ des idées et des concepts plutôt qu'à exhiber le raffinement de sa forme graphique et éditoriale. Aussi le livre d'artiste change-t-il non seulement l'approche de la pratique artistique, mais aussi la façon de penser l'art. Le choix du médium du livre comme support d'une création présente un intérêt très particulier pour le chercheur : d'une part, il invite à penser à nouveaux frais le rapport de l'art contemporain et de la tradition ; d'autre part, il implique une réflexion critique sur la place que l'art occupe - ou qu'il pourrait occuper - dans l'espace social. Le livre d'artiste permet en effet de reconsidérer le rapport à la tradition dans la mesure où le livre, moyen d'expression traditionnel entre tous, est souvent utilisé par des artistes qui revendiquent par ailleurs leur appartenance à la dynamique de l'avant-garde artistique, identifiable, au contraire, à sa volonté de rompre avec les traditions. Au moment où d'aucuns déplorent la disparition des « mouvements artistiques », le livre d'artiste permet de prendre conscience de la nécessité d'examiner les projets de l'art inhérents aux travaux des artistes, au lieu de se fier au formalisme d'étiquettes a priori; ainsi correspond-il peut-être à une nouvelle époque de l'art où le choix des valeurs s'affirme avec plus de clarté. Le livre d'artiste permet également de réfléchir à la place de l'art dans la société dans la mesure où, en prenant la forme d'un livre ordinaire, accessible par son tirage comme par son prix, il permet à l'art contemporain de retrouver un ancrage dans la vie quotidienne : avec lui, l'art prend place dans nos bibliothèques et est partie prenante de nos lectures. Le livre d'artiste, en proposant une sorte d'économie démocratique de l'art, propose par là même une alternative aux dérives et délires du marché actuel de l'art. Le moment est venu d'examiner quelles perspectives sociales il ouvre à l'art.
Le projet spécifique du colloque « Le livre d'artiste : quels projets pour l'art ? » se proposait précisément d'interroger le (ou les) projet(s) de l'art implicite(s) au choix fait par les artistes, depuis bientôt cinquante ans, de produire tout ou partie de leur oeuvre sous formes de livres, revues, inserts et autres imprimés. Il s'est agi bien sûr d'interpréter des livres, mais aussi d'exploiter les témoignages des acteurs du champ (artistes, éditeurs historiques, bibliothécaires, etc.). Il s'est aussi agi d'analyser le « chemin » des livres d'artistes dans la société : modalités spécifiques d'accès à l'art par le livre ainsi que de la réception de l'art par le spectateur devenu lecteur, mécanismes de diffusion, lieux d'archivage et de conservation, etc.). L'objectif a été d'identifier les valeurs qui déterminent les artistes à se tourner vers le l -
La revue d'artiste ; enjeux et spécificités d'une pratique artistique
Marie Boivent
- Incertain Sens
- 4 Mai 2015
- 9782914291620
Une analyse des implications, des enjeux et des spécificités de la pratique de la revue d'artiste, de la fin des années 1950 à aujourd'hui, sur les plans artistique, politique et économique.
Comment la revue devient-elle une pratique artistique ? Si la revue d'artiste partage un certain nombre de caractéristiques avec d'autres pratiques éditoriales, comme le livre d'artiste ou le mail art, sa singularité réside notamment dans le fait qu'elle est à la fois médium et média. Cette duplicité entraîne son lot de contraintes, mais aussi des modalités propres de création où se croisent la sérialité, la périodicité et une problématisation spécifique de la réception tout comme de la réalisation collective. Cet essai analyse les enjeux de cette pratique née à la fin des années 1950 à travers un large panel de revues, des pionnières comme Gorgona et Semina, aux plus contemporaines comme Permanent Food, BU ou oxo, en passant par Aspen, S.M.S., Die Schastrommel, Doc(k)s, Gratuit, Cloaca Maxima parmi des dizaines d'autres. Il s'agira alors de déterminer le rapport de ces publications périodiques à la grande presse, à la reproduction et à l'autonomie et plus largement, de voir ce qu'implique la pratique de la revue sur les plans artistique, politique et économique.
Voir aussi, dans la même série : Le livre d'artiste : quels projets pour l'art ?.
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En 2000, paraissait l'un des premiers livres d'artistes des Éditions Incertain Sens : L'Inventaire des destructions d'Éric Watier. Le projet allait susciter de nombreuses autres publications : un post-scriptum un an après, une reprise dans le BLOC du même artiste aux Éditions Zédélé, des traductions, notamment chez Boabooks (en anglais, portugais, japonais, etc.).
L'Inventaire des destructions présente, les uns après les autres et sur chacune de ses pages, des artistes ayant volontairement détruit leurs propres oeuvres. Convoqué par des formules brèves et sobres, mais non sans commentaires discrets de l'auteur, chaque cas de destruction interroge la création dans ce qu'elle a d'essentiel : objet ? Processus ? Attitude à l'égard du monde ?
Dix-huit ans après, les Éditions Incertain Sens en publient une nouvelle version, augmentée de cent nouveaux cas de destructions volontaires, recueillis auprès de cent autres artistes. L'ensemble, constituant un travail de recherche mené pendant près de vingt ans, est réuni au sein d'un volume se voulant lui-même vulnérable, sans couverture ni page de titre, et qui consacre sa dernière formule à sa propre présentation. -
éditer l'art ; le livre d'artiste et l'histoire du livre
Leszek Brogowski
- Incertain Sens
- 1 Septembre 2016
- 9782914291774
Nouvelle édition revue et augmentée de l'ouvrage de Brogowski dans lequel l'auteur défend la thèse du livre d'artiste comme modèle alternatif de l'art et agent de renouvellement des potentialités du livre. Le volume fait également le point sur les activités des éditions Incertain Sens et du Cabinet du livre d'artiste durant la période 2010-2016, et propose une réactualisation des problématiques qu'elles ont suscitées tant dans le domaine de l'art que de sa théorie.
Le livre d'artiste est une des pratiques de l'art, mais une pratique qui le tire vers la culture du livre, dont il explore de nouvelles possibilités créatrices et dont il cherche à épouser les habitudes et défendre les valeurs. La présence du livre dans la vie quotidienne est pour l'art d'aujourd'hui un modèle inégalable, qui pourrait devenir son aspiration. Contrairement aux livres de bibliophilie ou aux livres de luxe qui imposent à la culture du livre - et surtout aux nombreuses bibliothèques - les pratiques du marché de l'art (tirage limité, techniques rares et matériaux précieux, prix exorbitants, difficulté d'accès), les livres d'artistes puisent plutôt leur inspiration dans la simplicité du livre comme objet d'usage et dans sa modestie comme instrument démocratique. L'auteur tente ici un double éclairage du phénomène que constitue depuis une cinquantaine d'années la pratique du livre d'artiste. D'une part, il la présente comme un modèle alternatif de l'art, tant pour la façon d'en faire que pour sa place dans la vie des individus et des sociétés. D'autre part, il observe comment le livre d'artiste redécouvre spontanément diverses potentialités, parfois oubliées, de l'histoire du livre et en réactualise quelques-unes dans des expériences inédites de l'art.
Nouvelle édition revue et augmentée de l'ouvrage paru aux Éditions de la Transparence en 2010 (ISBN 978-2-350510-44-6).
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Plus c'est facile, plus c'est beau : prolegomenes a la plus belle exposition du monde
Eric Watier
- Incertain Sens
- 23 Septembre 2015
- 9782914291712
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Die kakausener gemeine ; sonntagsbeigabe der zeitung für kakausen und umgebung
Dieter Roth
- Incertain Sens
- 15 Mars 2014
- 9782914291668
Réédition du livre d'artiste de Dieter Roth publié en 1968 à Stuttgart par Hansjörg Mayer.
Die Kakausener Gemeine : Sonntagsbeigabe der Zeitung für Kakausen und Umgebung est le journal d'un pays imaginaire dont le nom joue sur l'ambiguité entre cacao et caca. Imprimées dans une couleur assimilable - le marron - les douze pages du journal contiennent pléthore de dessins et notes manuscrites représentant l'univers foisonnant dudit pays.
Karl Dieter Roth est né d'un père suisse et d'une mère allemande à Hanovre en 1930. Il échappe à l'Allemagne nazie en fuyant en Suisse avec ses parents adoptifs. Il étudie le graphisme à Berne, où il s'intéresse au design d'avant-garde et à la poésie concrète. Il voyage beaucoup, s'installe successivement à Reykjavik, Londres, Bâle, Hambourg, Providence (Rhode Island), où il s'invente à chaque fois une nouvelle identité, modifiant son nom en Dieter Roth, Diter Rot ou Dieterrot. Il meurt en 1998.
Sculpteur, poète, pionnier des livres d'artiste, performer, éditeur, musicien, Dieter Roth a constamment tenté de défaire les cloisons d'une éducation artistique académique. Dessinant avec les deux mains en même temps, utilisant des matériaux « sales » (terre, graisse, cadavres d'insectes, produits alimentaires pourris...), il considérait que tout pouvait devenir de l'art, carnet de notes, table de travail, téléphone, ou la cuisine de son ami qui finit par être vendue à un musée.
Lié au groupe Fluxus sans lui être affilié, ami de Robert Filliou, de Daniel Spoerri, de Richard Hamilton, ou encore d'Arnulf Rainer (quatre artistes avec lesquels il a mené plusieurs projets communs), Dieter Roth a enregistré des disques et donné des concerts avec Hermann Nitsch ou Oswald Wiener. S'il n'a pas fait pas partie d'une exposition telle que « Quand les attitudes deviennent forme » organisée en 1969 par Harald Szeemann à la Kunsthalle de Berne, il faisait sien le précepte selon lequel la manière de construire, laissée visible, fait oeuvre. Tout en restant à distance de mouvements tels que le Process Art, il apparaît comme l'un des artistes les plus novateurs concernant la transformation du concept même d'oeuvre d'art.
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Les editions du nouveau remorqueur - catalogue raisonne
Bernard Villers
- Incertain Sens
- 21 Décembre 2015
- 9782914291637
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Dix éditeurs de livres d'artistes par eux-mêmes (1960-1980) Tome 1 et 2
Anne Moeglin-Delcroix, Collectif
- Incertain Sens
- 15 Février 2023
- 9782914291996
Entretiens avec dix éditeurs pionniers de livres d'artistes : Simon Cutts, herman de vries, Michel Durand-Dessert, Leif Eriksson, Guy Jungblut, Yvon Lambert, Irmeline Lebeer-Hossmann, Hansjörg Mayer, Maurizio Nannucci, Maurizio Spatola.
Cet ouvrage recueille les témoignages, en anglais ou en français, de dix éditeurs de livres d'artistes parmi les premiers. Durant les deux décennies fondatrices 1960 et 1970, ils ont été des pionniers dans le pays où ils exerçaient et où certains exercent encore : Hansjörg Mayer et herman de vries en Allemagne, Irmeline Lebeer-Hossmann et Guy Jungblut en Belgique, Yvon Lambert et Michel Durand-Dessert en France, Simon Cutts en Grande-Bretagne, Maurizio Nannucci et Maurizio Spatola en Italie, Leif Eriksson en Suède.
À l'intérêt historique de ces entretiens, riches d'informations de première main, s'ajoute un second, théorique : ils conduisent à réévaluer la place de l'éditeur dans la production des livres d'artistes au moment où le genre prend son essor. En effet, les artistes ont souvent déclaré avoir choisi le médium du livre pour s'affranchir des contraintes institutionnelles et du marché de l'art. L'autonomie était le mot-clé. Aussi ont-ils mis en avant le modèle de l'autoédition et minoré l'intervention des éditeurs. Or, les entretiens réunis ici montrent, exemples concrets et anecdotes instructives à l'appui, que ces éditeurs ont été des acteurs décisifs dans l'histoire du livre d'artiste à ses débuts.
Sans doute leur rôle est-il différent de celui de l'éditeur d'art traditionnel : le but de cette enquête est précisément de contribuer à cerner les caractéristiques d'une fonction éditoriale originale. Ainsi sont mis en lumière dix éditeurs non conformistes, qui ont chacun marqué de son empreinte singulière le livre d'artiste en train de se définir.
« La question de la relation entre l'artiste et l'éditeur dans le champ du livre d'artiste est moins simple qu'il n'y paraît. Il ressort avec évidence que le couple est asymétrique : l'artiste y tient le premier rôle et là est bien la spécificité de cette relation. Cependant, l'effacement de l'éditeur au profit de l'artiste ne signifie pas sa disparition complète, mais il marque la mutation de sa mission traditionnelle. » Anne Moeglin-Delcroix Les volumes français (avec herman de vries, Michel Durand-Dessert, Guy Jungblut, Yvon Lambert, Irmeline Lebeer-Hossmann, Maurizio Nannucci et Maurizio Spatola) et anglais (avec Simon Cutts, Hansjörg Mayer et Leif Eriksson) sont disponibles séparément. -
Maurizio Nannucci documente, sous la forme d'un livre d'artiste, une action collective menée avec ses proches et ses amis à travers le monde, d'Athènes à Sidney en passant par Pékin, qui met littéralement l'art en question pour mieux affirmer son omniprésence tout en définissant un vaste champ d'interaction social.
« Il y a de cela plusieurs années, Maurizio Nannucci (moi-même) a édité un sac en papier rouge, jaune et bleu sur lequel est imprimée la phrase "There's no reason to believe that art exists" [Il n'y a pas de raison de croire que l'art existe"]. Il considérait le projet Bag Book Back comme une sorte de réseau ouvert, un parcours destiné à devenir un livre, et se mit en conséquence à photographier des personnes munies du sac dans diverses villes et divers pays. Parallèlement, il envoya ce sac à des amis tout autour du monde : "S'il vous plaît, emportez-le dans vos déplacements. Laissez ce message voyager avec vous et prenez des photos où et quand bon vous semble. Mais n'oubliez pas de m'envoyer les photos !". Libéré des contraintes inhérentes à l'oeuvre d'art, le sac, objet fonctionnel, déserta les voies habituelles de la distribution artistique et fit son chemin dans de multiples directions.
Toutes les images montrant des amis avec leur sac constituent les coordonnées d'une carte par laquelle Nannucci (moi-même) définit un champ d'interaction sociale. Avec le projet Bag Book Back, l'artiste (moi-même) circonscrit son propre réseau global : il relie des personnes, des lieux, des situations, et suscite un jeu de relations entre le système de l'art et un large éventail de spectateurs pour qui la mise en circulation de cet objet éphémère est un moyen inhabituel de réfléchir aux idées, aux visions qui font l'art contemporain.
Qu'est-ce qui circule avec ce projet ? À l'évidence, une forme d'échange aléatoire entre la conception de l'artiste et les circonstances imprévisibles de sa mise en oeuvre, ainsi que la décision de Nannucci (moi-même) consistant à déléguer l'avancement du projet, de même que sa documentation, et à faire de ses amis ses collaborateurs. Les photos montrent que la ville est le principal contexte d'apparition du sac : dans la rue, dans des magasins, devant des immeubles ou des monuments, dans des ports, des gares ou des aéroports. De là, le message gagne la périphérie, loin des espaces dévolus à l'art. Depuis le début du projet, il oscille entre le proche et le lointain : il se répand à Florence, part à Sydney ou à New York, fait un saut à Rome avant de rejoindre Paris ou Vancouver... Et ainsi à l'infini. Personne ne peut savoir quand s'arrêtera le voyage planétaire de cette action. Mais tous ceux qui acceptent le don de Nannucci (moi-même) deviennent complices de sa stratégie, et tous ceux qui arpentent les rues avec le sac sont partie prenantes de cette contradiction : "Il n'y a pas de raison de croire que l'art existe". L'existence de l'art devient une question, mais celle-ci trouve dans le même temps sa réponse : l'art peut être partout, visible même là ou personne ne s'attend à le rencontrer. » Lié à l'art conceptuel et au groupe Fluxus, Maurizio Nannucci (né en 1939 à Florence, où il vit et travaille) est le premier à avoir utilisé le néon dans le champ de l'art d'une manière scripturale, proposant, dès 1967, des signes, des mots ou des phrases en guise d'oeuvres, composant des pièces lumineuses installées dans des contextes donnés, construisant ainsi un véritable dialogue avec l'architecture. Son travail avec le langage multiplie en réalité les supports et les outils d'intervention : pages écrites à la machine, cartes postales, posters, livres d'artistes, anthologies, magazines, autocollants, tampons en caoutchouc, estampes, sacs à provisions, badges, vidéos, disques et CD, autant de moyens dont l'artiste se saisit pour continuer à explorer la mise à disposition publique du signe.
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Entre livre d'artiste, essai et catalogue, cette publication explore la notion d'« installation » dans la stratégie d'appropriation développée par l'artiste devenu fictionnel Ludovic Chemarin©, au travers de la figure conceptuelle du palmier kentia.
Plante fétiche de Ludovic Chemarin©, le kentia - appartenant à la famille des palmiers - est un motif récurrent dans plusieurs de ses productions, un objet d'étude particulier et une affiliation directe avec deux artistes références : Marcel Broodthaers et Philippe Thomas.
Cet ouvrage largement illustré, à mi-chemin entre le livre d'artiste, l'essai et le catalogue, entend donc explorer cette réminiscence du kentia sur plusieurs registres : comme une espèce végétale, possédant ses propres caractéristiques ; comme un accessoire, utilisé dans l'aménagement mobilier ou dans les dispositifs d'exposition ; et comme un symbole, nourri par l'histoire de l'art et les oeuvres qu'elle a générées. Le kentia devient alors un archétype ou un nouvel artifice dans le spectacle de l'art : une plante, d'apparence sans qualité, qui divertit et décore les salles d'exposition autant que les tableaux, les foires d'art autant que les installations, les salons des collectionneurs autant que les salles d'attente.
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Théâtre de papier Tome 1 : lecture à trois voix
Stéphane Le mercier
- Incertain Sens
- 15 Janvier 2022
- 9782914291972
Livre d'artiste.
« Des photocopies réalisées au Centre International de Poésie Marseille, à l'École Supérieure d'Art et Design Saint-Étienne, au Cabinet du livre d'artiste à Rennes, aux archives Sohm à Stuttgart... Des photocopies fournies par des tiers ; envois postaux, enveloppes en Kraft.
Des photocopies à peine consultées, parfois annotées, agrandies, recadrées. Des photocopies entassées dans des boîtes en carton, classées dans des pochettes en plastique.
Des photocopies aujourd'hui délaissées, loin de leur nécessité d'origine - un travail de thèse consacré au colportage.
Théâtre de papier : la possibilité d'un espace narratif, d'un texte à trois voix.
Livret d'opéra + terrain des opérations = livret des opérations.
PS : En 2022, Théâtre de papier est une collection de livres, d'ephemera, d'affiches déplaçant l'espace de mon atelier/bibliothèque vers d'autres espaces de consultation privés et publics. ».
Stéphane Le Mercier
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Entretiens ; perspectives contemporaines sur les publications d'artistes
Jérôme Dupeyrat
- Incertain Sens
- 1 Janvier 2018
- 9782914291781
Perspectives contemporaines sur les publications d'artistes.
Ce livre réunit vingt-trois entretiens avec vingt-cinq artistes qui font de l'édition une pratique artistique. Dans un contexte où les publications d'artistes suscitent l'intérêt de nombreux acteurs du champ de l'art, il s'agit d'offrir des perspectives contemporaines sur ce phénomène, marqué par une tension entre des positionnements alternatifs et la recherche d'une reconnaissance institutionnelle. Les propos des artistes sollicités ont ainsi été collectés afin de dessiner un panorama des publications d'artistes aujourd'hui, et pourront être lus au regard d'un double questionnement : quels sont, parmi les outils qui ont permis de penser la pratique du livre d'artiste ces dernières décennies, ceux qui restent opérants pour en comprendre les manifestations actuelles ? Quels sont les enjeux qui semblent spécifiques à ces manifestations récentes et quelle est la nature des évolutions dont ils témoignent, en lien avec un contexte élargi de l'art et de l'édition ?
Bien que les pratiques actuelles n'induisent pas une remise en cause radicale des hypothèses et des arguments proposés jusqu'à ce jour au sujet des publications d'artistes, ces entretiens suggèrent des enjeux formulés différemment, et donnant lieu à de nouvelles attitudes. Ce sont ces dernières dont ce livre rend compte, à travers un matériau de première main.
Entretiens avec Laurence Aëgerter, Pierre-Olivier Arnaud, Ludovic Burel, Claude Closky, Daniel Gustav Cramer, documentation céline duval, Ben Kinmont, Sharon Kivland, Stéphane Le Mercier, antoine lefebvre editions, Sara MacKillop, Mazaccio & Drowilal (Élise Mazac & Robert Drowilal), Jonathan Monk, Julien Nédélec &Éric Watier, Camila Oliveira Fairclough, Michalis Pichler, Hubert Renard, Joachim Schmid, Yann Sérandour, David Shrigley, Derek Sullivan, Batia Suter et Nick Thurston.
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Livre d'artiste basé sur les enquêtes d'opinion, distordant au gré de l'" opinion publique " l'emblème de la République française.
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Livre d'artiste basé sur l'Ulysse de James Joyce.
« Au printemps 1998, bénéficiant d'un petit bureau au James Joyce Centre de Dublin, j'ai photocopié la plupart des couvertures et quelques pages intérieures, des traductions mondiales d'Ulysse. Vitement réalisées et à des fins documentaires, ces photocopies sont parcourues de bruits (déplacement du livre, agrandissement aléatoire, présence furtive de la main, rayures, etc.) comme autant d'ornements ajoutés à la polyphonie de l'oeuvre. Enfin, ce projet s'accompagne aujourd'hui d'une réflexion insoupçonnable à l'époque : le traitement fait aux livre dans le cadre de leur numérisation sauvage. »
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Un jeu d'alliances photographiques et sémantiques en 56 propositions, suivi d'un texte en forme de manifeste (livre d'artiste).
Livre blanc - Propédeutique est un livre d'artiste comprenant du texte et cinquante-six photographies. Une première partie est composée d'un ensemble de cinquante-six doubles pages associant chacune une photographie et un titre / légende. Un tout hétérogène, tant plastique que sémantique, est formé par la liaison d'observations de différents champs. Les répétitions, contradictions ou retours qui résultent de leurs enchaînements se constituent comme autant d'occasions de vérifications ou de confirmations de nouvelles connaissances. Une seconde partie comporte un avant-propos à l'allure de manifeste, suivi d'un texte formé par la reprise de l'ensemble des titres / légendes.
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Une vaste enquête sur l'art, menée pendant trente ans par un artiste pour lequel les archives constituent un matériau artistique à part entière.
La méthode de travail de Lefevre Jean Claude peut être considérée comme une sorte d'observation participante, dans la mesure où, durant toute cette période, et jusqu'à aujourd'hui, il a pris une part active à la vie de l'art : correspondances et conversations avec ses amis artistes ; participation à ; des projets communs ; collecte de documents variés à l'occasion de visites dans les galeries et musées, de vernissages et autres manifestations du monde de l'art ; écriture de textes exposés, publiés en livres et revues ou lus en public lors de « lectures expositions ». Ce « travail de l'art au travail », ainsi que le nomme Lefevre Jean Claude, a abouti, en 1983, à la fondation de « LJC Archives », constituées de notations quotidiennes sur les pratiques artistiques observées, de la description et du classement des documents rassemblés, ainsi que de tout un travail de réécriture à partir de ce matériau, en réponse à des invitations ou à des commandes. Tel est le cas de ce texte, à la fois oeuvre et documentation, qui restitue et analyse, du point de vue de l'artiste engagé dans l'art de son temps, la réalité du fonctionnement de l'institution artistique et l'histoire de trois décennies d'art contemporain en France. C'est enfin une réflexion personnelle sans concession sur la création en acte et ses exigences, artistiques et philosophiques, que Lefevre Jean Claude propose ici.
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Ayant régulièrement fréquenté le centre hospitalier privé Saint-Grégoire entre début avril et mi-novembre 2015, Denis Briand présente une collection de tickets retirés au parking de l'établissement. Ils sont mis en couleur grâce à un nuancier créé à partir de photographies de ciels matinaux et de fleurs échangées avec sa soeur Florence (livre d'artiste).
Le titre Géographe inscrit est l'anagramme exacte de « CHP Saint-Grégoire », lieu d'où proviennent les tickets de parking reproduits en fac-similés dans cet ouvrage. Leurs originaux ont été conservés entre début avril et mi-novembre 2015, au cours d'une période de fréquentation régulière de cet établissement hospitalier par l'auteur.
Le nuancier de couleurs a été créé à partir d'une sélection de soixante teintes, autant que de tickets, provenant de plus de cent cinquante photos de ciels matinaux et de fleurs, échangées par l'auteur avec sa soeur Florence durant toute cette période. La logique de sa création est chromatique, mais son application aux tickets est aléatoire, comme les aléas de la maladie.
Ce livre a été un pari.
Denis Briand est décédé le 23 avril 2018.