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Visibles ! figures noires de l'histoire de France
Binkady-Emmanuel Hié, Léo Kloeckner, Aurelia Durand
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- Les Essais Stock
- 18 Octobre 2023
- 9782234096219
Des pionnières de la littérature, un esclave affranchi devenu le chef cuisinier le plus couru de Bordeaux, une chanteuse d'opéra à la carrière internationale, un aviateur héros des deux guerres mondiales...
Ces hommes et ces femmes sont noirs et ont fait l'Histoire de France. Pourtant, ils ont été oubliés dans le roman national. Dans des domaines aussi variés que les arts et la culture, la politique, le sport ou les sciences, on trouve des vedettes, des héros, des inventeurs ou des champions. Par leur talent, leur parcours hors norme ou leur engagement, ils et elles ont brisé les plafonds de verre et lutté pour l'égalité et la liberté.
À travers 40 portraits magnifiquement illustrés où l'on retrouvera, aux côtés de figures méconnues, le célèbre auteur des Trois Mousquetaires ou encore l'icône du music-hall et héroïne de la Résistance Joséphine Baker, c'est une histoire de France plus riche que nous redécouvrons. -
La tension internationale, la crise ukrainienne, le retour à une nouvelle guerre froide, la crise syrienne et, dernièrement, l'élection de Donald Trump, ont porté la personnalité de Poutine au pinacle. Depuis son arrivée au pouvoir suprême, en 2000, son aura n'a cessé de croître.
Par-delà les appréciations, ce livre propose de déchiffrer ce phénomène par le biais de multiples clefs et analyses : la psychologie de Poutine, sa carrière de leader politique, mais aussi la géographie et l'histoire de son pays. Poutine devient ainsi un refl et de la Russie, avec sa force et ses faiblesses, ses fantasmes et ses hantises. Mais c'est aussi un livre de révélations sur un personnage hors normes, sur son entourage, son système, sa vie personnelle et ses méthodes.
Bousculant les idées reçues et l'esprit politiquement correct, Poutine de A à Z dessine le portait inattendu de l'homme fort de la Russie. -
« Comment a-t-on pu atteindre un tel niveau de déliquescence, cinquante ans après, du "soleil" de 68 au crépuscule du PS ? » se demande Benjamin Stora. De cette question est né ce livre, écrit en témoin et historien. Stora appartient en effet à ce courant de l'après-68 qui, après s'être engagé dans l'extrême gauche trotskiste, est entré au Parti socialiste.
Il revient sur cette histoire à travers la sienne : l'engagement révolutionnaire vécu comme une libération en arrivant d'Algérie, puis l'entrée au PS, en 1986, avec l'illusion d'y poursuivre les mêmes batailles politiques. Un drame familial l'éloignera finalement du militantisme. Benjamin Stora porte un regard lucide sur ce qu'il n'a pas toujours vu en temps et en heure : les erreurs ou les dérives de certains. Cet examen de parcours est ponctué de rencontres, avec Jospin, Cambadélis ou Mélenchon.
Au-delà des souvenirs et des anecdotes surprenantes, ce livre offre une analyse éclairante sur la façon dont le Parti socialiste a d'abord « absorbé » les aspirations de 68 à changer la vie, avant de les étouffer. Pour finir lui-même à bout de souffle. -
Henri Alleg a dix-huit ans quand il découvre l'Algérie coloniale en 1939. Ce devait être une simple étape d'un voyage à travers le monde, mais très vite il se lie avec de jeunes militants algériens indépendantistes et communistes. Antifasciste, il lutte dans la clandestinité contre l'invasion allemande jusqu'au débarquement allié en 1942. A la Libération, il devient permanent de la Jeunesse communiste et membre du comité central du Parti communiste algérien. En 1951, il est nommé directeur d'Alger républicain. Ce journal populaire qui se veut le porte-parole de la révolution algérienne sera interdit en 1955. La même année, un décret du gouvernement interdit le Parti communiste algérien, la répression s'intensifie. Henri Alleg est arrêté en juin 1957. Inculpé d'atteinte à la sûreté de l'État, il est incarcéré à Alger. C'est en prison qu'il écrira La Question, un livre-événement dans lequel il dénonce la torture dont il a été victime. Publié en 1958 aux éditions de Minuit, il sera très vite saisi par les autorités françaises. Mémoire algérienne est un témoignage exceptionnel sur les mouvements politiques et le climat social en Algérie à la veille de l'indépendance. C'est aussi un hommage chaleureux aux anciens compagnons de lutte.
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Une croyance erronée circule à propos du judaïsme d'avant la tourmente : les Juifs du monde auraient été à la fois soumis au destin qui allait être le leur, et peu conscients de leur appartenance au judaïsme, soucieux qu'ils auraient été de montrer avant tout leur nationalisme. Il n'en est rien.
Pour le démontrer, Simon Epstein a choisi l'année 1930, trois ans avant la prise du pouvoir par Hitler, pour faire un tour d'horizon du judaïsme mondial, pays après pays. Se fondant sur les archives des communautés, sur les journaux publiés en yiddish comme dans les langues des principaux pays, Simon Epstein montre que les Juifs de 1930 conciliaient très clairement leur appartenance au judaïsme et leur citoyenneté. Il montre aussi tous les efforts que les diverses communautés et organes consistoriaux ont entrepris pour aider les Juifs, les prévenir du danger, leur procurer des subsides, etc.
Alors pourquoi, en 1939, cette déroute ? Tout simplement parce qu'ils n'avaient pas les moyens de lutter contre l'adversaire qu'était l'Allemagne nazie, dans un contexte où les Occidentaux n'étaient pas le moins du monde disposés à les aider. -
C'est à un mystère que s'attelle ici François Heisbourg, relatant le parcours de l'étrange baron Franz von Hoiningen. Cet officier allemand qui traverse deux guerres mondiales, s'engage spontanément dans le parti nazi, puis sauve des centaines de Juifs et de résistants - dont le père de l'auteur -, qui s'évade d'Allemagne avec la Gestapo aux trousses après avoir été « mouillé » dans le complot contre Hitler, finit son odyssée dans les bras de sa femme au Luxembourg et disparaît de tous les écrans radar. Au point que ce récit aurait pu s'appeler « L'homme sans visage », tant il a été difficile de trouver une trace photographique de lui.
Qui était-il ? Comment passe-t-on à un moment donné du mal au bien ? Quelle est l'alchimie de cette « banalité du bien » ?
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Le chemin des dames ; de l'évènement à la mémoire
Nicolas Offenstadt
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- 20 Octobre 2004
- 9782234056473
« Rien ne poussera plus sur cette terre » écrit le simple soldat Clerfeuille en évoquant le Chemin des Dames et les ravages de l'artillerie, pourtant deux semaines avant le déclenchement de la fameuse offensive du 16 avril 1917. Après deux ans et demi de guerre, et malgré la défiance de plusieurs généraux, le gouvernement soutient le plan du commandant en chef Nivelle : prendre le plateau du Chemin des Dames, percer le front et l'emporter.
Près d'un million d'hommes sont rassemblés pour cette immense opération qui eut des conséquences fondamentales sur le déroulement de la guerre et même au-delà en façonnant le mythe Pétain (celui qui redresse les erreurs de Nivelle). Car, dès les premières heures, la bataille se transforme en un épouvantable calvaire pour les soldats, confrontés à des positions allemandes en contre-haut, bien organisées dans un dédale de galeries et cavernes, insuffisamment détruites par l'artillerie : 135 000 hommes sont hors de combat en dix jours... Les assauts dans la boue et la neige, face à des pentes imprenables, transforment l'espoir en boucherie. L'échec de l'offensive ouvre rapidement la voie à de nombreux débats et discussions et rend la mémoire de l'événement particulièrement trouble. D'emblée très gênante, la bataille ne parvient pas à être nommée. Selon les objectifs elle est bataille de l'Aisne, du Chemin des Dames, offensive Nivelle... On nie d'abord l'échec évident du projet ; on écarte ou minimise l'événement dans l'écriture de la guerre, de nos jours encore, d'autant plus qu'il fut à l'origine des mutineries - ici revisitées - qui secouèrent l'armée française peu après. Pour saisir toute la portée de l'événement, jusqu'à aujourd'hui, il fallait un travail d'équipe : 17 historiens, entre l'archive et le terrain, ont mené une enquête qui est un essai d'histoire totale : tous les aspects de l'expérience combattante sont passés au crible de l'analyse la plus à jour : bombardements, corps à corps, combats aérien ; les bouleversements sur le site même sont étudiés à travers la reconstruction et la constitution du site en lieu de mémoire Sans doute fallait-il aussi la fiction et l'image pour dire ce que fut le « Chemin des Dames » : Didier Daeninckx et Arlette Farge ont prêté leur plume pour y contribuer.