À propos

Prophète désespéré, fouilleur du néant, de ses violences et de ses dangereuses tentations, naufragé de la vie, Antonin Artaud n'a plus - quatre ans avant sa mort, et alors qu'il est enfermé dans l'hôpital psychiatrique de Rodez où il subit une série d'électrochocs -, que ses mots auxquels se raccrocher, comme à des bouées. Des mots qu'il façonne dans des phrases qu'il maltraite et qui découvrent tout un monde, « son » monde.
Dans Révolte contre la poésie, comme dans la lettre qu'il adresse à Anne Manson en février 1944 - les deux textes publiés dans le présent ouvrage -, Artaud semble à bout : il a perdu tout espoir de trouver la pureté sur cette terre, et chez les « spectres » et les « pourceaux » qui la peuplent. Même la culture a disparu, lui enlevant son dernier espoir, son ultime refuge. Il se retrouve seul dans un « face-à-face » insupportable avec son corps, ses démons et ses « viles pensées », contre lesquels il a engagé un combat pour sauver son âme.


Rayons : Arts et spectacles > Beaux livres divers > Littérature / Poésie / Manuscrit


  • Auteur(s)

    Antonin Artaud

  • Éditeur

    Espaces & Signes

  • Distributeur

    Belles Lettres

  • Date de parution

    21/02/2020

  • EAN

    9791094176559

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    44 Pages

  • Longueur

    18.5 cm

  • Largeur

    12.3 cm

  • Épaisseur

    0.6 cm

  • Poids

    50 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Antonin Artaud

1896-1948
Antonin Artaud est né à Marseille dans le milieu aisé de la bourgeoisie. Son enfance est perturbée par des troubles nerveux que l'on attribue à une méningite. La douleur physique ne le quittera plus, malgré des séjours répétés en maison de santé.
En 1920, il arrive à Paris et se met à écrire. Son premier recueil est refusé par l'éditeur Jacques Rivière et une correspondance commence entre eux: Artaud lui explique que son écriture est une lutte contre la pensée qui l'abandonne, le néant qui l'envahit. Rivière publiera leurs lettres dans La Nouvelle Revue française.
Le poète devient un moment le directeur de la "Centrale du bureau des recherches surréalistes". Au cours de cette période, il écrira des scénarios de films et des poèmes en prose.
Il est aussi acteur chez Dullin où il dessine les costumes et les décors; puis, à la Comédie des Champs Elysées, chez J. Hébertot. Au cinéma, il est, entre autre, Marat dans le Napoléon d'Abel Gance.
Surtout, il fonde avec Roger Vitrac Le Théâtre A.Jarry et de 1927 à 1929, il y monte quatre spectacles, dont Victor ou les Enfants au pouvoir. Suivent les textes et manifestes réunis dans Le Théâtre et son double. L'action au théâtre "révélant à des collectivités leur puissance sombre, leur face cachée, les incite à prendre en face du destin une attitude héroïque et supérieure qu'elles n'auraient jamais eu sans cela". (Le Théâtre et la peste). Tel est le but du "Théâtre de la cruauté".
En 1936, Artaud part pour le Mexique et se rend à cheval chez les Tarahumaros pour y trouver "l'antique culture solaire"...et du peyotl. Cette quête, écrira Sollers, est "la phase capitale de sa lutte pour faire renaître un corps dans la pensée".
Un an plus tard, à son retour forcé d'Irlande, il sera interné pour avoir dépassé les limites établies de la marginalité. Cinquante-deux électrochocs vont achever de le briser physiquement. Au bout de dix ans, ses amis obtiennent qu'il sorte de l'asile de Rodez mais il est atteint d'un cancer diagnostiqué trop tard et meurt le 4 mars 1948.
Hypnotisé de sa propre misère, où il a vu celle de l'humanité entière, Artaud a rejeté avec violence les refuges de la foi et de l'art. Il a voulu incarner ce mal, en vivre la totale passion, pour trouver, au coeur du néant, l'extase. Cri de la chair souffrante et de l'esprit aliéné en un homme qui se veut tel, voilà le témoignage de ce génie.
"Nous ne sommes pas libres. Et le ciel peut encore nous tomber sur la tête. Et le théâtre est fait pour nous apprendre d'abord cela." (A. Artaud)


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